Marie CARDINAL (Née à Alger en 1929 - 2001) (10 Citations).

Source Photo Marie Cardinal : https://www.grasset.fr/livre/l-inedit-9782246804185/

  

Citations de Marie Cardinal. Article publié le 10/06/2025 à 10h56 et mis à jour le 29/09/2025 à 19h05.

"De chaque côté de la belle route les sapins se mélangent aux mélèzes et à de grands arbres dépouillés qui offrent au ciel une dentelle brune. De temps à autre la forêt cesse, et s'étale alors une campagne enneigée traversée par des chemins sinueux." (Marie Cardinal In Ecoutez la mer : roman.- Paris : Presses Pocket, 1978, p. 87, Presses Pocket : 1699).

"Trouver un ton, une expression qui ressembleraient le plus possible au désir qui est en moi, précis mais gazeux, fluide, immatériel, lui donner une forme avec des mots. C'est la besogne quotidienne à laquelle, de livre en livre, je m'adonne." (Marie Cardinal In Cet été-là.- Paris : Librairie générale française, 1983, Avant-propos, p. 7, Le livre de poche : 5423).

"A cette époque je courais les piges : petits papiers dans les journaux, enquêtes, documentaliste, correctrice, "rewritrice", négresse... J'acceptais n'importe quel boulot pouvant me permettre de manger et surtout de faire manger mes enfants." (Marie Cardinal In Cet été-là.- Paris : Librairie générale française, 1983, Avant-propos, p. 8, Le livre de poche : 5423).

"A Alger, les matins d'examens, je m'éveillais avec les premiers tramways. Ils sillonnaient la ville dans sa longueur avant le lever du soleil. J'écoutais ces bruits que mon sommeil gommait les autres jours. Je restais dans mon lit sans bouger, apparemment paisible, alors qu'à l'intérieur de moi la peur s'agitait comme une folle." (Marie Cardinal In Cet été-là.- Paris : Librairie générale française, 1983, p. 43, Le livre de poche : 5423).

"Longtemps après, quand je serais devenue une femme, il me faudrait des années pour apprendre à mes poignets, à mes chevilles, à mes hanches et surtout à ma pensée des mouvements et des réflexes européens." (Marie Cardinal In Ecoutez la mer : roman.- Paris : Presses Pocket, 1978, p. 29, Presses Pocket : 1699).

"Je grandis au fur et à mesure que je récupère les morceaux de mon enfance et de mon adolescence inconsciemment rejetés ou cachés dès mon entrée dans le monde européen." (Marie Cardinal In Ecoutez la mer : roman.- Paris : Presses Pocket, 1978, p. 35, Presses Pocket : 1699).

"Je cherche dans ma penderie une de ces robes que je mettais avant pour sortir le soir. Elle sent le parfum et le tabac blond. Je ne fume que des gauloises... Je la retrouve comme une vieille amie un peu délaissée. Elle va voir Karl, je lui accorde cette faveur." (Marie Cardinal In Ecoutez la mer : roman.- Paris : Presses Pocket, 1978, p. 57, Presses Pocket : 1699).

"Dès le commencement de la guerre, nous avons été coupés de la France. Il n'y avait plus aucun moyen de communication entre l'Europe et nous : plus de bateaux, plus d'avions, plus rien. La Méditerranée nous préservait." (Marie Cardinal In Ecoutez la mer : roman.- Paris : Presses Pocket, 1978, p. 76, Presses Pocket : 1699).

"La feuille d'érable est l'emblème national du Canada... Elle cherche dans sa tête quel est l'emblème de son pays. Un croissant de lune peut-être ou bien une main de Fatma en or ; une main plate avec de longs doigts écartés les uns des autres. Et l'emblème de l'Allemagne ? Ce n'est plus la croix gammée, ce n'est pas le plat de choucroute avec le verre de bière... C'est un lac de diamant, c'est Karl debout !" (Marie Cardinal In Ecoutez la mer : roman.- Paris : Presses Pocket, 1978, pp. 123-124, Presses Pocket : 1699).

"Un pont miraculeux unit Karl et Maria. Ce pont ne s'effondre pas lorsque les paupières cachent le regard, il va des yeux aux yeux... De l'esprit à l'esprit. Ce pont est un arc-en-ciel double qui enjambe le monde." (Marie Cardinal In Ecoutez la mer : roman.- Paris : Presses Pocket, 1978, p. 125, Presses Pocket : 1699).