Fernando PESSOA (1888 - 1935) (73 citations).


Citations de Fernando Pessoa. Article mis à jour le : 26/09/2023.

Conseils de lecture de l'œuvre de Fernando Pessoa : Le Livre de l'Intranquillité ; Le Banquier anarchiste.

"Voyons, me disais-je : songe que nous appartenons tous à l'espèce humaine, et que nous avons le devoir de nous montrer solidaires envers tous les hommes. Oui, mais l'idée de "devoir" est-elle naturelle ? D'où nous venait donc cette idée de "devoir" ? Si cette idée de devoir m'obligeait à sacrifier mon bien-être, mon confort, mon instinct de conservation, et quantité d'autres instincts tout aussi naturels -alors en quoi cette idée-là différait-elle de n'importe quelle fiction sociale et des résultats qu'elle produit en nous ?" (Fernando Pessoa In Le Banquier anarchiste ; trad. du portugais par Françoise Laye.- Paris : Christian Bourgois, 03/2000, pp. 36-37).

"Quand on écrit, on ne réfléchit pas qu'écrire, c'est aussi parler, et bien des gens écrivent des choses qu'ils n'oseraient jamais dire." (Fernando Pessoa In L'éducation du Stoïcien / par le Baron de Teive ; trad. du portugais par Françoise Laye ; présenté par Françoise Laye ; note préliminaire de Richard Zenith.- Paris : Christian Bourgois, 2000, p. 35).

"Enfin, les injustices de la Nature, passe encore : on ne peut les éviter. Mais celles dues à la société et à ses conventions, pourquoi ne pas tenter d'y échapper ?" (Fernando Pessoa In Le Banquier anarchiste ; trad. du portugais par Françoise Laye.- Paris : Christian Bourgois, 03/2000, p. 18).

"Vous comprenez : ce qui est naturel, c'est ce qui relève de l'instinct, et sans être l'instinct, ce qui lui ressemble le plus, c'est l'habitude." (Fernando Pessoa In Le Banquier anarchiste ; trad. du portugais par Françoise Laye.- Paris : Christian Bourgois, 03/2000, p. 22).

"Si la société peut être naturelle, alors la société anarchiste, c'est-à-dire la société libre, peut bel et bien exister ; elle doit même exister quelque part, car c'est la seule société entièrement naturelle." (Fernando Pessoa In Le Banquier anarchiste ; trad. du portugais par Françoise Laye.- Paris : Christian Bourgois, 03/2000, p. 22).

"Aider quelqu'un c'est le prendre pour un incapable, et s'il ne l'est pas, c'est le rendre ou le supposer tel : dans le premier cas, c'est une tyrannie, et dans le second, c'est du mépris. Ou bien on limite la liberté des autres ; ou bien on part, peut-être inconsciemment, du principe que l'autre est méprisable et indigne, ou incapable d'être libre." (Fernando Pessoa In Le Banquier anarchiste ; trad. du portugais par Françoise Laye.- Paris : Christian Bourgois, 03/2000, p. 46).

Je vivais plus content que joyeux, sans mauvais souvenirs du passé, sans tristesses du présent, sans doutes sur le futur." (Fernando Pessoa In Le Pèlerin ; texte établi et organisé par Ana Maria Freitas et Teresa Rita Lopes ; préf. de Teresa Rita Lopes ; trad. du portugais par Parcidio Gonçalves.- Paris : SNELA La Différence, 02/2010, p. 31).

"Ma vie, à partir de cet instant, devint pâle et creuse. Moi qui avais tout, tout me manquait." (Fernando Pessoa In Le Pèlerin ; texte établi et organisé par Ana Maria Freitas et Teresa Rita Lopes ; préf. de Teresa Rita Lopes ; trad. du portugais par Parcidio Gonçalves.- Paris : SNELA La Différence, 02/2010, p. 39).

"Ne fixe pas la route ; suis là. Mais la suivre comment, et jusqu'où ? La suivre comme ceux qui partent et ceux qui rentrent, comme ceux qui viennent acheter et vendre, comme ceux qui viennent voir et entendre, ou comme ceux qui s'en vont, fatigués d'entendre et de voir ? Comme lesquels de ceux-là ?" (Fernando Pessoa In Le Pèlerin ; texte établi et organisé par Ana Maria Freitas et Teresa Rita Lopes ; préf. de Teresa Rita Lopes ; trad. du portugais par Parcidio Gonçalves.- Paris : SNELA La Différence, 02/2010, p. 53).

"N'est-il pas vrai que dans le rêve 
nous sommes libres ?
Oui, mais comme il est triste de se réveiller...
Un bon rêveur ne se réveille pas."
(In L'heure du diable : édition bilingue ; trad. de Maria Druais et Bernard Sesé. Paris : José Corti, 1989, p. 23.)

"Tous les ironistes sont inoffensifs excepté s'ils veulent user de l'ironie pour insinuer quelque vérité. Je n'ai jamais eu la prétention de dire la vérité à personne -en partie parce que cela ne sert à rien, et en partie parce que je ne la connais pas."
(In L'heure du diable : édition bilingue ; trad. de Maria Druais et Bernard Sesé. Paris : José Corti, 1989, p. 27.)

"Je suis naturellement poète parce que je suis la vérité qui parle par erreur, et toute ma vie, finalement, est un système spécial de morale déguisé en allégorie et illustré par des symboles."
(Fernando Pessoa In L'heure du diable : édition bilingue ; trad. de Maria Druais et Bernard Sesé. Paris : José Corti, 1989, p. 43.)


"Le repos d'un chat au soleil est la même chose que la lecture d'un livre."

(In L'heure du diable : édition bilingue ; trad. de Maria Druais et Bernard Sesé. Paris : José Corti, 1989, p. 45.)

"Nous pensons, en général, en accord 
avec notre sensibilité, et ainsi tout devient 
pour nous un problème de bien et de mal."
(In L'heure du diable : édition bilingue ; trad. de Maria Druais et Bernard Sesé. Paris : José Corti, 1989, p. 49.)

"Il semble qu'il n'est jamais venu à l'esprit de personne que les relations entre les choses -à supposer qu'il y ait des choses et des relations- sont trop compliquées pour qu'un dieu ou un diable les explique, où qu'ils les expliquent tous les deux.(In L'heure du diable : édition bilingue ; trad. de Maria Druais et Bernard Sesé. Paris : José Corti, 1989, p. 49.)

"Je n'ai ni ambitions ni désirs.
Etre poète n'est pas une ambition que j'aie,
C'est ma manière à moi d'être seul." (Fernando Pessoa In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 38).

"Je me sens né à chaque instant à l'éternelle nouveauté du monde..." (Fernando Pessoa In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 40).

"L'effarante réalité des choses est ma découverte de tous les jours. Chaque chose est ce qu'elle est, et il est difficile d'expliquer combien cela me réjouit et combien cela me suffit." (In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 124).

"Seul un vague chagrin sans cohérence
S'arrête un instant au seuil de mon âme !
Et m'ayant à peine fixé,
Il passe, souriant de rien."
(In Poèmes païens, Odes retrouvées, 
Christian Bourgois, 1989, p. 182.)

"Rien, hormis l'instant ne sait rien de moi.
Même mon souvenir n'est rien, et je sens bien
Que celui que je suis et ceux-là que je fus
Sont rêves différents."
(In Poèmes païens, Odes retrouvées, 
Christian Bourgois, 1989, p. 207.)

"J'abjure ce que je désire, si le désir
Est un poids sur ma volonté.
Rien de ce qui existe
Ne vaut que nous lui accordions
Une douloureuse attention."
(In Poèmes païens, Odes retrouvées, 
Christian Bourgois, 1989, p. 218.)

"Le moment me soutient. Je ne veux rien.
Combien pèse le scrupule de la pensée sur la balance de la vie ?"
(In Poèmes païens, Odes retrouvées, 
Christian Bourgois, 1989, p. 227.)

"Il possédait un degré anormal d'intuition analytique du caractère. Il pénétrait d'un coup [...] dans le caractère des individus.(In Histoires d'un raisonneur. Christian Bourgois Ed., 2014. Préface à Byng, p. 20).

"Je suis un fervent amoureux de toutes choses étranges et intrigantes, comme en vérité, de tout ce qui exerce et amuse l'esprit.(In Histoires d'un raisonneur. Christian Bourgois Ed., 2014. Nouvelle : L'affaire du professeur de Sciences, p. 23).

"Quand un homme fait quoi que ce soit, aussi insignifiant que puisse être son acte, il lui imprime toujours la trace entière de son individualité.(In Histoires d'un raisonneur. Christian Bourgois Ed., 2014. Nouvelle : L'affaire du professeur de sciences, p. 55).

"Tous les sentiments dépressifs relèvent de l'un de ces trois genres : sentiments d'impuissance face à ce qui est, ou face à ce qui était, ou face à quoi l'on s'attend.(In Histoires d'un raisonneur. Christian Bourgois Ed., 2014. Nouvelle : L'affaire de l'équation quadratique, p. 98).

"Nous pouvons raisonner à l'infini, mais la réalité fondamentale de l'existence nous échappera toujours.(In Histoires d'un raisonneur. Christian Bourgois Ed., 2014. Nouvelle : L'affaire de M. Arnott, p. 133).

"Amour sincère ou amour feint,
cela que tu me donnes ?
Je l'ignore. Tu me le donnes.
Je dois m'en contenter."
(In Poèmes païens, Odes retrouvées, 
Christian Bourgois, 1989, p. 214.)

Demain n'existe pas. A moi il n'est rien d'autre
Que le moment, et je ne suis que l'être qui existe
En cet instant, lequel peut être le dernier
De cet homme que je feins d'être."
(In Poèmes païens, Odes retrouvées, 
Christian Bourgois, 1989, p. 236.)

"Je veux, libre de toute humaine exigence
De concordance avec les sensations des autres,
Plus fermement mienne,
Prendre possession de ma vie."
(In Poèmes païens, Odes inachevées et variantes, 
Christian Bourgois, 1989, p. 321.)

"Moi, je n'ai pas de philosophie : j'ai des sens." (In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 40).

"Je ne crois pas en Dieu parce que je ne l'ai jamais vu. S'il voulait que je croie en lui, sans doute viendrait-il me parler et entrerait-il chez moi par la porte en me disant : me voici !" (In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 47).

"Mais qui donc a voulu que je cherche à comprendre ?" (In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 72).

"Ah, les sens, les malades qui voient et qui entendent !
Puissions-nous être comme nous devrions être,
et il n'y aurait en nous nul besoin d'illusion..." (In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 93).

"Je cherche à dire ce que j'éprouve sans penser à ce que j'éprouve. Je cherche à appuyer les mots contre l'idée et à n'avoir pas besoin du couloir de la pensée pour conduire à la parole.(In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 98).


"Si les choses étaient différentes, 
elles seraient différentes, voilà tout. 
Si les choses étaient selon ton cœur
elles seraient selon ton cœur
Malheur à toi et à tous ceux qui passent 
leur existence à vouloir inventer 
la machine à faire du bonheur !
(In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes 
d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, 
Poèmes désassemblés, Poésie Gallimard, p. 112).

"Si, lorsque je serai mort on veut écrire ma biographie, il n'y a rien de plus simple. Elle n'a que deux dates -celle de ma naissance et celle de ma mort. Entre une chose et l'autre tous les jours sont à moi.(In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 131).

"Qu'est-il advenu des intentions perdues et des impossibles songes ? Pourquoi faut-il qu'il y ait des intentions mortes et des rêves sans raison ?(In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, 3 Février 1927, Poésie Gallimard, p. 202).

"J'ai tout raté. Comme j'étais sans ambition, peut-être ce tout n'était-il rien." (In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Bureau de tabac, 15 janvier 1928, Poésie Gallimard, p. 205).

"Nous avons tous deux vies : la vraie, celle que nous avons rêvée dans notre enfance, et que nous continuons à rêver, adultes, sur un fond de brouillard ; la fausse, celle que nous vivons dans nos rapports avec les autres." (In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Dactylographie, 19 décembre 1933, Poésie Gallimard, p. 227).

"Pour être grand, sois entier : rien.
En toi n'exagère ou n'exclus. 
Sois tout en chaque chose. Mets tout ce que tu es.
Dans le moindre de tes actes."
(In Poèmes païens, Odes, Christian Bourgois, 1989, p. 144.)

"Désire peu : tu auras tout.
Ne désire rien : tu es libre.
L'amour même que l'on pourrait 
Nous porter, nous réclame, nous opprime." 
(In Poèmes païens, Odes retrouvées, Christian Bourgois, 1989, p. 211).

"Nous sommes pour moitié ce que nous sommes et
 Pour moitié ce que nous pensons. Dans le torrent
Une moitié parvient
A la rive, l'autre se noie."
(In Poèmes païens, Odes inachevées et variantes, 
Christian Bourgois, 1989, p. 310.)

"Je suis un gardeur de troupeaux. Le troupeau, ce sont mes pensées et mes pensées sont toutes des sensations." (In Le gardeur de troupeaux et les autres poèmes d'Alberto Caeiro avec poésies d'Alvaro de Campos, Poésie Gallimard, p. 57).


"Aujourd'hui, je suis aussi clairvoyant que si je n'existais pas." (In Le livre de l'intranquillité, cité par Imre Kertész In Un autre : chronique d'une métamorphose p.42).

"En dehors de Paris, il n'y a guère que parmi les Juifs d'Amérique rendus encore plus névrosés par la psychanalyse que mes "écrits" aient trouvé quelque écho." (Fragments d'un voyage immobile, p. 380).

"La littérature, comme toute forme d'art, est l'aveu que la vie ne suffit pas." (In Fragments d'un voyage immobile, p. 53).

"Je n'ai ni ambition ni désir. Mon ambition n'est pas d'être poète. C'est ma façon à moi d'être seul." (In Fragments d'un voyage immobile, p. 54).

"Je dois à la mission dont je me sens investi une perfection absolue dans la réalisation, un sérieux total dans l'écriture." (Fragments d'un voyage immobile, p. 54).

"Fou, oui, fou puisque j'ai voulu la grandeur que le sort n'accorde pas." (Fragments d'un voyage immobile, p. 61).

"La vie me fait mal à petits coups, à petits traits, par intervalles." (Fragments d'un voyage immobile, p. 63).

"Je n'ai jamais regretté mon enfance, à vrai dire je n'ai jamais rien regretté." (Fragments d'un voyage immobile, p. 79).

"Oui, ce que tu fais, fais-le suprêmement." (In Poèmes païens, Odes retrouvées, Christian Bourgois, 1989, p. 225.)

"Se contredire, mais être toujours sincère." 
(Cité par Claude Gagnière In Le bouquin des citations).

«Excepté dans les choses intellectuelles où je suis arrivé à des conclusions que je tiens pour sûres, je change d’avis dix fois par jour ; 
je n’ai l’esprit assis que pour des choses 
où il n’y a pas possibilité d’émotion…»


Citations suivantes issues du Livre de l'intranquillité :


"Nous ne nous accomplissons jamais. Nous sommes deux abîmes face à face -un puits contemplant le Ciel." (Fernando Pessoa In Le Livre de l'Intranquillité de Bernardo Soares ; trad. du portugais par Françoise Laye ; présenté par Robert Bréchon.- Paris : Christian Bourgois, 1999, p. 48).

"Entre la vie et moi, une vitre mince. J'ai beau voir et comprendre la vie très clairement, je ne peux la toucher." Le Livre de l'intranquillité, Ed. complète, p. 110).

"Cette manie de me créer un monde factice ne m'a jamais quitté, et ne me quittera que le jour de ma mort." Le Livre de l'intranquillité, Ed. complète, p. 122).

"Le malheur de vivre, la maladie d'être conscient, imprègnent toutes les fibres de mon corps et m'angoissent." (Fernando Pessoa In Le Livre de l'Intranquillité de Bernardo Soares ; trad. du portugais par Françoise Laye ; présenté par Robert Bréchon.- Paris : Christian Bourgois, 1999, p. 124).

"La vie nuit à l'expression de la vie. Si je vivais un grand amour, jamais je ne pourrais le raconter." (Fernando Pessoa In Le Livre de l'Intranquillité de Bernardo Soares ; trad. du portugais par Françoise Laye ; présenté par Robert Bréchon.- Paris : Christian Bourgois, 1999, p. 141).

"Je suis comme une histoire qu'on aurait racontée, et si bien racontée qu'elle aurait pris chair, mais sans bien pénétrer en ce monde. Roman réduit à un début de chapitre : "A cette heure on pouvait voir un homme descendre lentement la rue de..."
Qu'ai-je à voir avec la vie ?" Le Livre de l'intranquillité, Ed. complète, p. 200).

"Penser revient à détruire. Le processus de la pensée y voue la pensée elle-même, car penser c'est décomposer." Le Livre de l'intranquillité, Ed complète, p. 206).

"J'ai assisté incognito à la déroute progressive de ma vie, au lent naufrage de tout ce que j'aurais voulu être". Le Livre de l'intranquillité, Ed. complète, p. 209).

"Nous ne savons jamais quand nous sommes sincères. Peut-être le sommes-nous jamais. Et même si nous sommes sincères aujourd'hui, nous pouvons très bien l'être demain pour un motif opposé." Le Livre de l'intranquillité, Ed. complète, p. 228).

"Je me cherche -et ne trouve rien. Je veux, et ne peux pas." Le Livre de l'intranquillité, Ed. complète, p. 233).

"Ma soif d'être complet m'a laissé dans cet état d'inutile tristesse." Le Livre de l'intranquillité, Ed. complète, p. 254).

"Ne pas tenter de comprendre ; ne pas analyser... Se voir soi-même comme on voit la nature ; contempler ses émotions comme on contemple un paysage -c'est cela la sagesse..." 
Le Livre de l'intranquillité, Ed. complète, p. 263). 

"Les gens qui achètent des choses inutiles sont en fait plus sages qu'ils ne le croient -ils achètent leurs rêves, en plus petit." (Ed. complète, p. 299).

"Je m'irrite du bonheur de tous ces gens qui ne savent pas qu'ils sont malheureux. Leur vie humaine est remplie de faits qui constitueraient une série de tourments sans fin pour une sensibilité véritable. Mais comme leur vraie vie est purement végétative, ce qu'ils subissent passe sur eux sans toucher leur âme." Le Livre de l'intranquillité, Ed. complète, p. 313).

«Parfois je songe, avec une volupté triste, que si un jour, dans un avenir auquel je n’appartiendrai plus, ces pages que j’écris connaissent les louanges, j’aurai enfin quelqu’un qui me «comprenne», une vraie famille où je puisse naître et être aimé. Mais, bien loin d’y naître, je serais mort depuis longtemps. Je ne serai compris qu’en effigie, quand l’affection ne pourra plus compenser la désaffection que j’ai seule rencontrée de mon vivant.» (Le Livre de l'intranquillité. T. 1, p. 96).

«j’ai tué ma volonté à force de l’analyser. Si seulement je pouvais revenir à mon enfance d’avant l’analyse, même si c’était aussi l’âge d’avant la volonté.» (Le Livre de l'intranquillité. T. 1, p.118).
 
«Et je me cache ainsi derrière la porte, pour que la Réalité, quand elle entre, ne puisse me voir. Je me cache sous la table, d’où je fais peur, brusquement, au Possible. Si bien que j’écarte de moi, comme les deux bras d’un même embrassement, les deux sortes d’ennui qui m’étreignent –l’ennui de ne pouvoir vivre que le Réel, et l’ennui de ne pouvoir concevoir que le Possible.» (Le Livre de l'intranquillité. T. 1, p.209).
 
«Que cette heure abominable décroisse jusqu’à devenir possible, ou croisse jusqu’à devenir mortelle. Que le matin ne brille plus jamais, et que moi-même et cette chambre tout entière, et son ambiance à laquelle j’appartiens, que tout se spiritualise en Nuit, s’absolutise en Ténèbre, et qu’il ne reste rien de moi, pas même une ombre qui souillerait, ce qui, de ma mémoire, ne meurt peut-être jamais.» (Le Livre de l'intranquillité. T. 2, p.106).

Commentaires

10 Auteurs les plus consultés sur le Blog cette semaine :

Top 10 des auteurs les plus consultés sur ce blog en 2023 :