Emil Michel CIORAN (1911 - 1995) (162 citations).
Citations d'Emil Michel Cioran. Article mis à jour le : 08/09/2022.
Conseil de lecture de l'œuvre de Cioran : Cahiers.
"Toute lucidité est la conscience d'une perte." (Cioran In Le crépuscule des pensées ; trad. du roumain par Mirella Patureau-Nedelco ; revu par Christiane Frémont. Paris : Ed. de L'Herne, 1991, p. 86).
"La vie, non sublimée en rêve, ressemble à une Apocalypse de la bêtise et de la vulgarité. Qui la supporterait sans son coefficient d'irréalité ?" (In Le crépuscule des pensées ; trad. du roumain par Mirella Patureau-Nedelco ; revu par Christiane Frémont. Paris : Ed. de L'Herne, 1991, p. 107).
"Il est des regards qui semblent destinés à nous consoler de toutes les mélodies que nous n'avons pas entendues." (In Le crépuscule des pensées ; trad. du roumain par Mirella Patureau-Nedelco ; revu par Christiane Frémont. Paris : Ed. de L'Herne, 1991, p. 179).
"Sensations célestes : comme si chaque instant s'était détaché du cours du temps pour m'en ramener un baiser." (In Le livre des leurres, p. 114).
"Ne meurent que les pensées de circonstance. Les autres, nous les portons à l'intérieur sans le savoir. Elles se livrent à l'oubli pour nous accompagner toujours." (In Le livre des leurres, p. 170).
"Il existe un besoin de consolation qui ne naît ni de l'échec, ni même d'un passage douloureux. Le désir d'être consolé nous inonde ainsi chaque fois que des joies se présentent sans qu'on y ait été préparé." (In Le livre des leurres, p. 173).
"J'ai commencé le combat ainsi : ou moi, ou l'existence. Et nous en sommes sortis tous deux vaincus et diminués." (In Le livre des leurres, p. 175).
"Ces déchirements qui coulent dans le sang comme une poix luisante, qui dilatent les veines et s'insinuent dans le cerveau, foudroient les nerfs et dispersent le corps plus loin que le rêve, l'éparpillent dans l'inattendu et versent sur les choses un dissolvant subtil, pour que dans leur dissolution, le déchirement se vérifie sans cesse." (In Le livre des leurres, p. 181).
"Peur qu'il arrive quelque chose ? Mais que pourrait-il encore arriver." (In Le livre des leurres, p. 181).
"Détachement : pouvoir parler de choses douloureuses comme d'évidences, sereinement et sans pathos. Tout détachement est peut-être une thérapeutique et, comme telle, une hypocrisie." (In Le livre des leurres, p. 198).
"Etre élue par la passion représente pour une femme un véritable désastre qu'elle n'entrevoit pas clairement à cause de ces déchirements qui, au début, lui sont des extases. Au regard d'une telle passion, la simple réalisation est une déception et une compromission de l'amour." (In Le livre des leurres, p. 202).
"Il faudrait fixer les règles et les exercices nécessaires pour cultiver une confiance en soi absolue, pour vaincre et étouffer le doute." (In Le livre des leurres, p. 204).
"L'homme est apparu trop tard. En soi, cela n'est pas si grave. Mais pour les illusions auxquelles nous avons naturellement droit, c'est une catastrophe." (In Le livre des leurres, p. 210).
"Ces vibrations hallucinantes qui pulvérisent les tristesses en l'air, bondissent par-dessus les défaites, les regrets, la matière et la forme, et jettent des ponts sur je ne sais quels mondes, que nous désirons perdre pour nous perdre dans les autres !" (In Le livre des leurres, p. 228).
"Parfois, la plus fine et la plus indivisible des sensations nous rapproche de l'absolu comme dans une révélation." (In Le livre des leurres, p. 256).
"Un seul pressentiment d'extase vaut une vie." (In Le livre des leurres, p. 260).
Conseil de lecture de l'œuvre de Cioran : Cahiers.
"Toute lucidité est la conscience d'une perte." (Cioran In Le crépuscule des pensées ; trad. du roumain par Mirella Patureau-Nedelco ; revu par Christiane Frémont. Paris : Ed. de L'Herne, 1991, p. 86).
"Il est des gens si bêtes qui si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude." (Cioran In Le crépuscule des pensées ; trad. du roumain par Mirella Patureau-Nedelco ; revu par Christiane Frémont. Paris : Ed. de L'Herne, 1991, p. 102).
"La vie, non sublimée en rêve, ressemble à une Apocalypse de la bêtise et de la vulgarité. Qui la supporterait sans son coefficient d'irréalité ?" (In Le crépuscule des pensées ; trad. du roumain par Mirella Patureau-Nedelco ; revu par Christiane Frémont. Paris : Ed. de L'Herne, 1991, p. 107).
"Il est des regards qui semblent destinés à nous consoler de toutes les mélodies que nous n'avons pas entendues." (In Le crépuscule des pensées ; trad. du roumain par Mirella Patureau-Nedelco ; revu par Christiane Frémont. Paris : Ed. de L'Herne, 1991, p. 179).
"Sensations célestes : comme si chaque instant s'était détaché du cours du temps pour m'en ramener un baiser." (In Le livre des leurres, p. 114).
"Ne meurent que les pensées de circonstance. Les autres, nous les portons à l'intérieur sans le savoir. Elles se livrent à l'oubli pour nous accompagner toujours." (In Le livre des leurres, p. 170).
"Il existe un besoin de consolation qui ne naît ni de l'échec, ni même d'un passage douloureux. Le désir d'être consolé nous inonde ainsi chaque fois que des joies se présentent sans qu'on y ait été préparé." (In Le livre des leurres, p. 173).
"J'ai commencé le combat ainsi : ou moi, ou l'existence. Et nous en sommes sortis tous deux vaincus et diminués." (In Le livre des leurres, p. 175).
"Ces déchirements qui coulent dans le sang comme une poix luisante, qui dilatent les veines et s'insinuent dans le cerveau, foudroient les nerfs et dispersent le corps plus loin que le rêve, l'éparpillent dans l'inattendu et versent sur les choses un dissolvant subtil, pour que dans leur dissolution, le déchirement se vérifie sans cesse." (In Le livre des leurres, p. 181).
"Peur qu'il arrive quelque chose ? Mais que pourrait-il encore arriver." (In Le livre des leurres, p. 181).
"Détachement : pouvoir parler de choses douloureuses comme d'évidences, sereinement et sans pathos. Tout détachement est peut-être une thérapeutique et, comme telle, une hypocrisie." (In Le livre des leurres, p. 198).
"Etre élue par la passion représente pour une femme un véritable désastre qu'elle n'entrevoit pas clairement à cause de ces déchirements qui, au début, lui sont des extases. Au regard d'une telle passion, la simple réalisation est une déception et une compromission de l'amour." (In Le livre des leurres, p. 202).
"Il faudrait fixer les règles et les exercices nécessaires pour cultiver une confiance en soi absolue, pour vaincre et étouffer le doute." (In Le livre des leurres, p. 204).
"Nul ne devrait s'aventurer dans la vie avant de s'être assuré d'en avoir la force." (In Le livre des leurres, p. 204).
"Y a-t-il eu des êtres qui aient réalisé et leurs possibilités et celles de la vie, afin de venger les désirs inaccomplis de tous les autres ?" (In Le livre des leurres, p. 208)."L'homme est apparu trop tard. En soi, cela n'est pas si grave. Mais pour les illusions auxquelles nous avons naturellement droit, c'est une catastrophe." (In Le livre des leurres, p. 210).
"Ces vibrations hallucinantes qui pulvérisent les tristesses en l'air, bondissent par-dessus les défaites, les regrets, la matière et la forme, et jettent des ponts sur je ne sais quels mondes, que nous désirons perdre pour nous perdre dans les autres !" (In Le livre des leurres, p. 228).
"Parfois, la plus fine et la plus indivisible des sensations nous rapproche de l'absolu comme dans une révélation." (In Le livre des leurres, p. 256).
"Un seul pressentiment d'extase vaut une vie." (In Le livre des leurres, p. 260).
"Ne pouvoir vivre que dans le vide ou la plénitude, à l'intérieur d'un excès." (In Cahiers : 1957-1972, p. 18).
"Je dois me fabriquer un sourire, m'en armer, me mettre sous sa protection, avoir quoi interposer entre le monde et moi, camoufler mes blessures, faire enfin l'apprentissage du masque." (In Cahiers : 1957-1972, p. 24).
"Si je n'avance sur aucun plan, et si je ne produis rien, c'est que je cherche l'introuvable ou, comme l'on disais jadis, la vérité. Faute de pouvoir l'atteindre, je piétine, j'attends, j'attends. (In Cahiers : 1957-1972, p. 36).
"Celui qui m'assure ignorer la rancune, j'ai toujours la tentation de lui donner une gifle, pour lui montrer qu'il se trompe." (In Cahiers : 1957-1972, p. 37).
"Tout compte fait, la vie est une chose extraordinaire." (In Cahiers : 1957-1972, p. 37).
"On ne demande pas la liberté, mais l'illusion de liberté. C'est pour cette illusion que l'humanité se démène depuis des millénaires. Du reste la liberté étant, comme on a dit, une sensation, quelle différence y a-t-il entre être libre et se croire libre ?" (In Cahiers : 1957-1972, p. 39).
"Comme certains vivent sous le charme du "progrès", je vis sous celui du Non. Et cependant je comprends qu'on puisse dire oui, acquiescer à tout, bien qu'un tel exploit, que j'admets chez les autres, exige de ma part un bond dont présentement je ne me sens pas capable." (In Cahiers : 1957-1972, p. 47).
"La France -un pays d'amateurs,- et, côté positif de son dilettantisme, le seul endroit au monde où la nuance compte encore." (In Cahiers : 1957-1972, p. 52).
"J'ai trop souffert pour éprouver vraiment de grandes passions. Mes maux en ont pris la place." (In Cahiers : 1957-1972, p. 56).
"N'écris rien dont tu aies à rougir dans les moments de suprême solitude. La mort plutôt que la tricherie ou le mensonge." (In Cahiers : 1957-1972, p. 57).
"Croire uniquement en l'absolu, et reconnaître, déceler en soi toutes les tentations et les misères d'un esprit frivole." (In Cahiers : 1957-1972, p. 57).
"On ne devient invulnérable que par l'ascèse, c'est-à-dire en se refusant tout. C'est alors seulement que le monde ne peut plus rien sur nous." (In Cahiers : 1957-1972, p. 58).
"Je suis la succession de mes états, de mes humeurs, je cherche en vain mon "moi", ou plutôt je ne le retrouve que lorsque toutes mes apparences se volatilisent" (In Cahiers : 1957-1972, p. 61).
"Toutes les fois que je lis mes textes en traduction, ravalés à l'intelligible, dégradés par l'usage de tout le monde, je tombe dans la désolation et le doute. Tout ce que j'écris ne tiendrais qu'aux mots ? [..]. Quelle leçon de modestie et de découragement que de se lire dans un style de procès-verbal, après qu'on a peiné des heures sur chaque vocable ! Je ne veux plus qu'on me traduise, qu'on me déshonore à mes propres yeux ." (In Cahiers : 1957-1972, p. 67).
"Travailler en vue de l'anonymat, m'évertuer à m'effacer, cultiver l'ombre et l'obscurité -mon seul propos. Retour aux ermites. Me créer une solitude, élaborer dans l'âme un couvent avec les restes d'ambition et d'orgueil que je possède." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 69).
"Si l'intensité des sensations suffisait à conférer du talent, j'aurais pu être quelqu'un." (In Cahiers, p. 91).
"Le fait que cet instant-ci, qui vient de passer, appartient irrémédiablement au révolu me glace de terreur. Plusieurs fois par jour j'éprouve cet effroi que donne la conscience aiguë du temps." (In Cahiers : 1957-1972, p. 96).
"Je n'aime pas démontrer, car je ne tiens à convaincre personne." (In Cahiers : 1957-1972, p. 98).
"Je ne sais pas pas quand, à quel âge, quelque chose s'est brisé en moi qui détermina le cours de mes pensées et le style d'une vie inaccomplie ; ce que je sais est que cette brisure dut avoir lieu assez tôt, au sortir de l'adolescence." (In Cahiers : 1957-1972, p. 99).
"La joie n'a pas d'arguments ; la tristesse en possède d'innombrables. Et c'est ce qui la rend si terrible et nous empêche d'en guérir." (In Cahiers : 1957-1972, p. 103).
"Ni mon intelligence, ni mes moyens d'expression ne sont à la hauteur de ma faculté de sentir, je veux dire de mes tortures." (In Cahiers : 1957-1972, p. 103).
"Depuis quand une vérité doit-elle aider à vivre ? Dès qu'on approfondit une chose, on s'aperçoit qu'elle ne peut être d'aucun secours pour personne." (In Cahiers : 1957-1972, p. 106).
"Tout n'est pas perdu, tant qu'on est mécontent de soi." (In Cahiers : 1957-1972, p. 107).
"Il vient un moment où, après avoir perdu les illusions sur les autres, on les perd sur soi-même." (In Cahiers : 1957-1972, p. 109).
"Je juge tout le monde et tout le monde me juge. Si je pouvais me voir avec les yeux des autres, je disparaîtrais sur le coup." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 109).
"Toute certitude qui se retire de notre conscience la soulage au début, puis l'alourdit d'une nouvelle interrogation." (In Cahiers : 1957-1972, p. 124).
«L'écharde dans la chair, non le poignard dans la chair. Telle m'apparaît la conscience» (In Cahiers : 1957-1972, p. 125).
"Toutes mes contradictions viennent de ce qu'on ne peut aimer la vie plus que je ne l'aime, ni ressentir en même temps et d'une manière presque ininterrompue un sentiment d'inappartenance, d'exil et d'abandon" (In Cahiers : 1957-1972, p. 130).
"On ne devrait pas s'extérioriser, si on veut rester pur. Rentrer en soi, en toute rencontre, -tel apparaît le devoir de l'homme "intérieur". L'autre, l'extérieur, ne compte guère : il fait partie de l'humanité." (In Cahiers : 1957-1972, p. 133).
"Ce qui m'intéresse, c'est ma vie, et non les doctrines sur la vie. J'ai beau parcourir des livres, je n'y trouve rien de direct, d'absolu, d'irremplaçable." (In Cahiers, p. 134).
"Rien n'est pire qu'un homme conscient de ses mérites et qui vous donne l'impression qu'il y pense à chaque instant." (In Cahiers : 1957-1972, p. 136).
"Noël. Il neige. Toute mon enfance afflue à la surface de ma conscience.
Hier, au marché, j'ai entendu ce dialogue : -il fait froid. -Cela ne fait rien. Pourvu qu'il ne neige pas.
Décidément, je ne suis pas d'ici." (In Cahiers, p. 136).
"Ce qui m'a toujours tout gâté, c'est qu'avant d'approfondir quoi que ce soit j'en voit les limites." (In Cahiers : 1957-1972, p. 141).
"Ce n'est pas de la mort que j'ai peur, c'est de la vie [...]. Peur ensuite des hommes, comme si j'appartenais à une autre espèce." (In Cahiers : 1957-1972, p. 141).
"Ce que les autres font, j'ai toujours l'impression, voire la conviction que je pourrais le faire mieux. Pourquoi n'ai-je pas la même réaction à l'égard de ce que je fais ?" (In Cahiers : 1957-1972, p. 141).
"La Vie me met de côté, pour qu'elle puisse avancer. Se sentir comme un obstacle à la marche des choses. J'importune le Devenir." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 144).
"Je suis incapable de prendre une décision devant un visage. N'importe qui me fait perdre tous mes moyens." (In Cahiers : 1957-1972, p. 148).
"A bien examiner les êtres, on n'en trouve aucun qu'on puisse envier vraiment. Quelle conclusion en tirer ?" (In Cahiers : 1957-1972, p. 151).
"Je n'ai du chrétien que l'amour de me torturer, de compliquer inutilement ma conscience et mes jours." (In Cahiers : 1957-1972, p. 162).
"On peut dire tout ce qu'on veut, il est impossible de vivre sans aucun espoir. On en garde toujours un, à son insu, et cet espoir inconscient compense tous les espoirs qu'on a rejetés ou perdus." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 170).
"L'homme libre ne s'embarrasse de rien, même pas de l'honneur." (In Cahiers : 1957-1972, p. 183).
"Le malheur d'écrire dans une langue d'emprunt : vous ne pouvez pas vous permettre le luxe de la renouveler par des fautes bien à vous." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 207).
"Je pense à mes erreurs passées, et je ne peux pas les regretter. Ce serait piétiner ma jeunesse ; ce que je ne veux à aucun prix." (In Cahiers, p. 208).
"J'ai beau croire que je me suis émancipé de l'opinion, il n'en est rien en réalité, et tel ou tel propos sur moi qu'on me rapporte ne laisse pas de me faire quelque chose." (In Cahiers : 1957-1972, p. 210).
"De quoi souffrez-vous ? D'être ici ou là, d'être n'importe où." (In Cahiers : 1957-1972, p. 215).
"Chacun croit qu'il poursuit seul la vérité, et que les autres sont incapables de la rechercher et ne méritent pas de l'atteindre." (In Cahiers : 1957-1972, p. 217).
"Je suis le contraire d'un aventurier : tout me fait peur et tout me fatigue ici-bas ; c'est seulement au "niveau" de l'idée que j'ai un vague goût de l'aventure." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 218).
"J'ai beau essayer de m'opposer à ma tristesse, c'est toujours elle qui a le dessus." (In Cahiers : 1957-1972, p. 222).
"Seule règle "valable" : poursuivre son œuvre, sans penser aux autres, demeurer en soi-même, sans amertume ni hauteur, à l'égal d'un Dieu sans fidèles." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 222).
"L'homme est comme Macbeth après le crime : reculer serait pour lui beaucoup plus difficile et plus fastidieux que de persévérer, que de s'enfoncer davantage dans l'irréparable ." (In Cahiers : 1957-1972, p. 224).
"Plus je vais, plus je m'aperçois que les êtres que je comprends le moins sont ceux que je connais le mieux. Mes amis sont des énigmes." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 243).
"Il y a des gens qui trouvent de l'intérêt à mon dernier livre. Mais, moi, je n'oublierai jamais l'ennui que je ressentis en août lorsqu'il me fallut lire deux fois les épreuves." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 250).
"Je ne me consolerai jamais de la médiocrité de mes ennemis." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 255).
"Dans le "monde", il n'y a que Paris où, dans une société de vingt ou trente personnes, on puisse discuter littérature sans que personne ait la moindre qualification pour en parler. La France est le seul pays où la moyenne soit tolérable." (In Cahiers : 1957-1972, p. 259).
"On ne s'attroupe qu'autour des vendeurs d'illusions, en philosophie comme en tout. Le vide se fait toujours autour de celui qui ne s'abaisse pas à proposer." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 276).
"Le Français sait qu'il est intelligent ; de là viennent tous ses défauts." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 278).
"Je suis renversé par la quantité de livres qui ne me disent rien, qui ne me regardent pas, et auxquels il m'est impossible de reconnaître une valeur objective. Je sais qu'ils n'auraient pas dû être écrits." (In Cahiers, p. 278).
"Dans le "monde", il n'y a que Paris où, dans une société de vingt ou trente personnes, on puisse discuter littérature sans que personne ait la moindre qualification pour en parler. La France est le seul pays où la moyenne soit tolérable." (In Cahiers : 1957-1972, p. 259).
"Ceux qui ont la parole facile (les orateurs ou les causeurs) écrivent généralement mal. C'est la difficulté de s'exprimer, ce sont les obstacles, les gênes que rencontre la parole, le parler, qui nous contraignent à peser (ou à caresser) les mots lorsque nous écrivons." (In Cahiers : 1957-1972, p. 274).
"On ne s'attroupe qu'autour des vendeurs d'illusions, en philosophie comme en tout. Le vide se fait toujours autour de celui qui ne s'abaisse pas à proposer." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 276).
"Perdre la confiance en soi-même, c'est cela la mort dans la vie -ni plus, ni moins." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 276).
"Le Français sait qu'il est intelligent ; de là viennent tous ses défauts." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 278).
"Je suis renversé par la quantité de livres qui ne me disent rien, qui ne me regardent pas, et auxquels il m'est impossible de reconnaître une valeur objective. Je sais qu'ils n'auraient pas dû être écrits." (In Cahiers, p. 278).
"Il m'aura fallu toute une vie, pour m'habituer à l'idée d'être Roumain." (In Cahiers, p. 280).
"Je n'ai pas le sens du péché, ni même celui du mal -je n'ai que celui du malheur." (In Cahiers, p. 282).
"L'homme est sans conteste une apparition extraordinaire, mais il n'est pas une réussite." (In Cahiers : 1957-1972, p. 282).
"Qui êtes-vous ? Je suis le Détrompé." (In Cahiers : 1957-1972, p. 283).
"Je n'ai aimé qu'une chose : être libre, j'entends qu'on me laisse tranquille, qu'on ne s'occupe de moi d'aucune manière. C'est pour cela que l'empressement, les cadeaux me gênent autant qu'une insulte. Je n'aime dépendre de personne. C'est là la source de ma solitude et de mon incroyance." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 283).
"Je suis fait de tout ce qui m'échappe." (In Cahiers, p. 286).
"Ionesco me dit que le monologue de Hamlet ne contient que des banalités. C'est possible. Mais ces banalités épuisent l'essentiel de nos interrogations. Les choses profondes se passent d'originalité." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 290).
"Je connais toutes les formes de lâcheté, sauf l'intellectuelle. J'ai, indéniablement, un certain courage devant le papier blanc. Je dois ajouter aussi que je n'ai jamais écrit une seule ligne contre mes convictions." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 294).
"Pascal, Dostoïevski, Nietzsche, Baudelaire -tous ceux dont je me sens près ont été des malades." (In Cahiers : 1957-1972, p. 295).
"Le mot qui me vient le plus à l'esprit, que je sois dehors ou chez moi, est duperie. A lui seul, il résume toute ma philosophie." (In Cahiers, p. 297).
"Connais-toi toi-même. on n'a jamais exprimé en une formule plus brève l'état de malédiction." (In Cahiers : 1957-1972, p. 297).
"Ces amis trop empressés qui vous rendent des services qu'on ne leur a pas demandés -La pire forme d'indiscrétion. On ne devrait pas s'occuper de nous sans notre consentement." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 299).
"J'ai essayé de relire Les Hauts de Hurlevent. Même les livres extraordinaires finissent par dater. Rien ne change autant que le langage de la passion." (In Cahiers : 1957-1972, p. 300).
"Toute la matinée, sensation de bonheur, de félicité même. Ce sont nos humeurs, et rien d'autre, qui décident de notre vision du monde. Mais sur ces humeurs nous n'avons aucun pouvoir." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 303).
"Un compte-rendu doit être fait à coup de citations, qui seules peuvent donner une idée du ton de l'ouvrage. Mais pour faire des citations, il faut lire." (In Cahiers : 1957-1972, p. 305).
"L'excès de vérité envers soi-même est incompatible avec l'action. Il est même néfaste." (In Cahiers : 1957-1972, p. 309).
"Vous avez eu tort de miser sur moi ! est-on tenté, dans les moments de découragement, de dire à ceux qui attendent de nous je ne sais quels miracles. rester en deçà de ce qu'on aurait pu faire, de ce qu'on aurait dû faire... il n'est pas de constatation plus amère..." (In Cahiers : 1957-1972, p. 309).
"Ce n'est pas à une œuvre que j'aspire, c'est à la vérité. Ne pas produire, mais chercher. [...]. Je voudrais être un libérateur -Rendre l'homme plus libre à l'égard de lui-même et du monde." (In Cahiers, p. 311).
"Que l'on se réalise ou non, quelle importance cela a-t-il ? Je me suis fait une certaine idée de moi. Bien. Que je n'y corresponde en aucune façon, que je ne sois pas à la hauteur de cette idée, n'est-ce point naïf que de s'en faire ? J'ai des restes d'ambition et de dignité dont il m'est difficile de me débarrasser." (In Cahiers : 1957-1972, p. 311).
"Le désir -réalité universelle, -le regret même n'est qu'un désir qui a changé de direction. Le désir de ce qui n'est plus." (In Cahiers, p. 313).
"Mon amour des livres, le besoin que j'ai de me "cultiver", la soif d'apprendre, d'emmagasiner, de savoir, d'accumuler des vétilles sur toutes choses -qui en rendre responsable ?" (In Cahiers : 1957-1972, p. 334).
"La consommation de livres que je puis faire n'a d'égale que celle d'aliments ; j'ai en effet constamment faim, et rien ne me rassasie -en mangeant ni en lisant." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 334).
"Les Français ont tous les défauts, sauf un : ils ne sont pas obséquieux. Ils l'ont assez démontré pendant l'Occupation ; je n'en ai vu aucun qui, dans la rue ou ailleurs, se soit aplati devant l'occupant ou qui ait pris un air servile." (In Cahiers : 1957-1972, p. 338).
"Mon amour des livres, le besoin que j'ai de me "cultiver", la soif d'apprendre, d'emmagasiner, de savoir, d'accumuler des vétilles sur toutes choses -qui en rendre responsable ?" (In Cahiers : 1957-1972, p. 334).
"La consommation de livres que je puis faire n'a d'égale que celle d'aliments ; j'ai en effet constamment faim, et rien ne me rassasie -en mangeant ni en lisant." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 334).
"Les Français ont tous les défauts, sauf un : ils ne sont pas obséquieux. Ils l'ont assez démontré pendant l'Occupation ; je n'en ai vu aucun qui, dans la rue ou ailleurs, se soit aplati devant l'occupant ou qui ait pris un air servile." (In Cahiers : 1957-1972, p. 338).
"On est mille fois plus heureux dans la société d'un vantard que dans celle d'un pleurnichard. J'ai horreur de ceux qui se plaignent toujours sans rime ni raison. Quel plaisir au contraire de passer une heure avec un Gascon ! Voilà enfin quelqu'un qui doit faire un effort pour être déçu." (In Cahiers : 1957-1972, p. 345).
"Je connais mes défauts et je sais en même temps que je ne peux m'en corriger. Que me reste-t-il d'autre à faire que de les revendiquer ?." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 346.
"Parler en public me paraît inconcevable ; d'ailleurs j'en suis tout à fait incapable." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 349).
"S'accepter tel qu'on est, seul moyen d'éviter l'amertume. Dès qu'on "se refuse", au lieu de s'en prendre à soi, on s'en prend aux autres, et on sécrète plus que du fiel." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 349).
"Tous les hommes cherchent le plaisir -la proposition est vraie, à condition d'y ajouter qu'il en est qui cherchent la douleur et que c'est là aussi une poursuite du plaisir. C'est l'hédonisme à rebours." (In Cahiers, p. 350).
"J'ai toujours voulu être seul sinon unique, mais jamais être à la tête des autres, de personne. Commander, exercer une autorité même spirituelle, me répugne absolument." (In Cahiers : 1957-1972, p. 352).
"Avoir peur de son ombre. Comment ne pas en avoir peur ? J'ai cinquante-cinq ans, et c'est la première fois de ma vie que je "réalise" que j'ai, moi, une ombre -et ce n'est pas moi qui la projette, c'est elle qui me projette." (In Cahiers : 1957-1972, p. 356).
"Ce que nous redoutons le plus, ce sont les propos que tiennent sur nous ceux de nos ennemis qui furent, à un certain moment, nos amis. Comme ils nous connaissent à fond et qu'ils n'ont plus aucun intérêt à nous ménager, ils portent sur nous, des jugements d'une vérité insoutenable et sans appel." (In Cahiers : 1957-1972, p. 359).
"Le sens de mon existence ? Accumuler des stupeurs !" (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 366).
"Ne regarde ni en avant ni en arrière, regarde en toi-même, sans peur ni regret. Nul ne descend en soi tant qu'il demeure dans la superstition du passé et de l'avenir." (In Cahiers : 1957-1972, p. 368).
"Comment se fait-il qu'il y ait si peu de gens bien ? J'en ai assez de ces ébauches d'humanité, de ces caricatures, de ces êtres à demi réussis." (In Cahiers : 1957-1972, p. 375).
"L'avantage de n'avoir pas eu de succès est de pouvoir poursuivre introublé son chemin, de n'être pas arrêté en route par des appels ou des récriminations. On ne trahit personne, sauf ces quelques lecteurs qui ne veulent ou ne peuvent vous suivre, qui se sont fixés à une certaine image de vous dont ils n'entendent pas se séparer. Avançons sans eux. D'ailleurs j'aurais honte d'avoir une clientèle." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 406).
"On est né heureux ou malheureux." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 408.
"Pour nous astreindre efficacement à la modestie, il faudrait nous rappeler toujours que tout ce qui nous arrive n'est au fond un événement que pour nous seuls." (In Cahiers : 1957-1972, p. 409).
"Bénis soient mes échecs ! Je leur dois tout ce que je sais." (In Cahiers : 1957-1972, p. 424).
"J'aurais horreur d'exercer aucune influence ; je voudrais néanmoins être quelqu'un -par mon inefficacité. Troubler les esprits, oui, les diriger, non". (In Cahiers : 1957-1972, p. 434).
"Dissimuler ses rancunes, c'est là tout le secret de l'homme comme il faut." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 437).
"On ne désire la mort que lorsqu'on se porte à peu près bien, on la redoute dès qu'on est tant soit peu malade." (In Cahiers : 1957-1972, p. 440).
"Le malaise qu'on a de lire sur soi un article, même favorable, surtout favorable. Sensation d'autopsie, sentiment très net d'être posthume." (In Cahiers, p. 445).
"Un auteur trop souvent cité, on finit par ne plus avoir envie de le lire. Son nom est profané à force de circuler. On préfère lire quelqu'un de moins connu et même de moindre talent, ne serait-ce que parce qu'il n'appartient pas à tous." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 445).
"Une amitié qui a duré quelques années, si elle se dénoue, on doit accepter le fait sans aigreur ; elle devait finir un jour. Que l'on se souvienne seulement de ce qu'elle fut, non de ce qu'elle est devenue." (In Cahiers, p. 446).
"C'est quand je suis allongé que les "idées" me viennent, que je me sens en tout cas moi-même. Debout, je suis plus ou moins livresque, je vis en parasite, je n'arrive pas à éliminer l'accessoire." (In Cahiers : 1957-1972, p. 452).
"Les gens ne s'intéressent qu'à ce que nous cachons." (In Cahiers : 1957-1972, p. 453).
"On me jugera sur ce que j'aurai écrit, et non sur ce que j'aurai lu. Cette lapalissade, je la perds trop souvent de vue. Je m'attribue quelque mérite après chaque bouquin que j'ai dévoré." (In Cahiers : 1957-1972, p. 461).
"Plus j'y pense, plus je trouve que la mort est inconcevable, inadmissible et honteusement banale." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 461).
"A maints égards, je suis plus sociable que beaucoup de gens. Cependant quelle peur j'ai des êtres !" (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 462).
"Là où il n'y a pas de volonté, il n'y a pas de conflit." (In Cahiers : 1957-1972, p. 464).
"Le plus terrible dans la vie est de ne plus chercher." (Cioran In Cahiers : 1957-1972, p. 468).
"Les responsabilités qu'on a fuies dans sa jeunesse, on les retrouve sans pouvoir cette fois-ci y échapper, dans sa vieillesse." (In Cahiers : 1957-1972, p. 472).
"J'ai cherché l'absolu, -point de doute là-dessus. Et plus je le cherchais, plus, par dépit de ne pouvoir y atteindre, je reculais vers le doute." (In Cahiers : 1957-1972, p. 512).
"Ce matin, au marché, une bonne femme est passée devant moi sans m'en demander l'autorisation. Pendant cinq minutes, j'ai du me faire violence pour ne pas éclater. Mes idées m'imposent de la tenue. Si je suivais mon tempérament, je foutrais le bordel partout." (In Cahiers : 1957-1972, p. 526).
"Un auteur m'est gâté dès qu'il me faut le lire pour en parler. La véritable lecture est naïve, désintéressée." (In Cahiers : 1957-1972, p. 538).
"L'humiliation est toujours double : aux yeux d'autrui, et à ses propres yeux. C'est cette dernière qui explique pourquoi elle affecte un être en profondeur." (In Cahiers : 1957-1972, p. 538).
"Je ne crois à rien, sauf à la liberté. J'avoue cette grande faiblesse. Pour tout le reste, je manque de convictions ; je n'ai que des opinions." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 550).
"Il ne faudrait jamais blesser personne : comment faire ? En ne se manifestant pas. Car tout acte blesse quelqu'un. Par l'abstention on épargne tout le monde." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 559).
"Quand on pense que la théorie du surhomme fut conçue par quelqu'un qui était rongé par toutes les maladies, par un être chétif et suprêmement vulnérable -quelle leçon !" (In Cahiers : 1957-1972, p. 569).
"Une passion a toujours raison dans l'immédiat ; jamais dans le futur." (In Cahiers : 1957-1972, p. 574).
"La seule chose qui élève l'homme au-dessus de l'animal est la parole ; et c'est elle aussi qui le met souvent au-dessous." (In Cahiers : 1957-1972, p. 580).
"La quasi totalité de nos tourments viennent du fait que nous nous occupons de ce qui ne nous regarde pas." (In Cahiers : 1957-1972, p. 608).
"Une traduction est mauvaise quand elle est plus claire, plus intelligible que l'original. Cela prouve qu'elle n'a pas su en conserver les ambiguïtés, et que le traducteur a tranché : ce qui est un crime ." (In Cahiers : 1957-1972, p. 676).
"Si nous pouvions nous borner à regarder ! Mais le malheur veut que nous nous entêtions à comprendre." (In Cahiers, p. 720).
"La femme était quelqu'un tant qu'elle avait le sens de la pudeur. Elle ne l'a plus, elle dévoile tout pour rien, elle détruit l'illusion en empêchant l'imagination de travailler." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 723).
Bilan de 1969. "Mon découragement avant tout acte. J'aurais vécu année après année dans l'ivresse de l'impossible." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 780).
"Ecrire, c'est oser." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 954).
"Je n'ai jamais été attiré par des esprits confinés dans une seule forme de culture. Ne pas s'enraciner, n'appartenir à aucune communauté, -telle a été et telle est ma devise. Tourné vers d'autres horizons, j'ai toujours cherché à savoir ce qui se passait ailleurs."
(In Exercices d'admiration : essais et portraits, p. 162).
Nous nous intéressons de plus en plus, non à ce qu'un auteur a dit mais à ce qu'il aurait voulu dire, non à ses actes mais à ses projets, moins à son œuvre réelle qu'à son œuvre rêvée.
(In Exercices d'admiration : essais et portraits, p. 78).
"La solitude est l'aphrodisiaque de l'esprit, comme la conversation celui de l'intelligence." (In Le crépuscule des pensées, cité par Claude Gagnière in Le bouquin des citations).
"Ce qui nous distingue de nos prédécesseurs, c'est notre sans-gêne à l'égard du Mystère. Nous l'avons même débaptisé. Ainsi est né l'Absurde." (In Syllogismes de l'amertume, cité par Claude Gagnière in Le bouquin des citations).
«Si l'on pouvait se voir avec les yeux des autres, on disparaîtrait sur-le-champ.» (In l’inconvénient d’être né).
"Les responsabilités qu'on a fuies dans sa jeunesse, on les retrouve sans pouvoir cette fois-ci y échapper, dans sa vieillesse." (In Cahiers : 1957-1972, p. 472).
"J'ai cherché l'absolu, -point de doute là-dessus. Et plus je le cherchais, plus, par dépit de ne pouvoir y atteindre, je reculais vers le doute." (In Cahiers : 1957-1972, p. 512).
"Ce matin, au marché, une bonne femme est passée devant moi sans m'en demander l'autorisation. Pendant cinq minutes, j'ai du me faire violence pour ne pas éclater. Mes idées m'imposent de la tenue. Si je suivais mon tempérament, je foutrais le bordel partout." (In Cahiers : 1957-1972, p. 526).
"Un auteur m'est gâté dès qu'il me faut le lire pour en parler. La véritable lecture est naïve, désintéressée." (In Cahiers : 1957-1972, p. 538).
"L'humiliation est toujours double : aux yeux d'autrui, et à ses propres yeux. C'est cette dernière qui explique pourquoi elle affecte un être en profondeur." (In Cahiers : 1957-1972, p. 538).
"Je ne crois à rien, sauf à la liberté. J'avoue cette grande faiblesse. Pour tout le reste, je manque de convictions ; je n'ai que des opinions." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 550).
"Il ne faudrait jamais blesser personne : comment faire ? En ne se manifestant pas. Car tout acte blesse quelqu'un. Par l'abstention on épargne tout le monde." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 559).
"Quand on pense que la théorie du surhomme fut conçue par quelqu'un qui était rongé par toutes les maladies, par un être chétif et suprêmement vulnérable -quelle leçon !" (In Cahiers : 1957-1972, p. 569).
"La seule chose qui élève l'homme au-dessus de l'animal est la parole ; et c'est elle aussi qui le met souvent au-dessous." (In Cahiers : 1957-1972, p. 580).
"La quasi totalité de nos tourments viennent du fait que nous nous occupons de ce qui ne nous regarde pas." (In Cahiers : 1957-1972, p. 608).
"Une traduction est mauvaise quand elle est plus claire, plus intelligible que l'original. Cela prouve qu'elle n'a pas su en conserver les ambiguïtés, et que le traducteur a tranché : ce qui est un crime ." (In Cahiers : 1957-1972, p. 676).
"Si nous pouvions nous borner à regarder ! Mais le malheur veut que nous nous entêtions à comprendre." (In Cahiers, p. 720).
"La femme était quelqu'un tant qu'elle avait le sens de la pudeur. Elle ne l'a plus, elle dévoile tout pour rien, elle détruit l'illusion en empêchant l'imagination de travailler." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 723).
Bilan de 1969. "Mon découragement avant tout acte. J'aurais vécu année après année dans l'ivresse de l'impossible." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 780).
"Ecrire, c'est oser." (In Cahiers : 1957 - 1972, p. 954).
"Je n'ai jamais été attiré par des esprits confinés dans une seule forme de culture. Ne pas s'enraciner, n'appartenir à aucune communauté, -telle a été et telle est ma devise. Tourné vers d'autres horizons, j'ai toujours cherché à savoir ce qui se passait ailleurs."
(In Exercices d'admiration : essais et portraits, p. 162).
Nous nous intéressons de plus en plus, non à ce qu'un auteur a dit mais à ce qu'il aurait voulu dire, non à ses actes mais à ses projets, moins à son œuvre réelle qu'à son œuvre rêvée.
(In Exercices d'admiration : essais et portraits, p. 78).
"La solitude est l'aphrodisiaque de l'esprit, comme la conversation celui de l'intelligence." (In Le crépuscule des pensées, cité par Claude Gagnière in Le bouquin des citations).
"Ce qui nous distingue de nos prédécesseurs, c'est notre sans-gêne à l'égard du Mystère. Nous l'avons même débaptisé. Ainsi est né l'Absurde." (In Syllogismes de l'amertume, cité par Claude Gagnière in Le bouquin des citations).
«Si l'on pouvait se voir avec les yeux des autres, on disparaîtrait sur-le-champ.» (In l’inconvénient d’être né).
«Le sage est celui qui consent à tout, parce qu'il ne
s'identifie avec rien. Un opportuniste sans désir»
(In de l'inconvénient d'être né)."Toutes les eaux sont couleur de noyade." (In Syllogismes de l'amertume, cité par Claude Gagnière In Le bouquin des citations).
«Et avec quelle quantité d'illusions ai-je dû naître pour pouvoir en perdre une chaque jour !»
«L’homme accepte la mort mais non l’heure de sa mort.»
"Il est incroyable que la perspective d'avoir un biographe n'ait fait renoncer personne à avoir une vie." (Cité par Claude Gagnière In Entre guillemets).
"Je pense souvent à notre mère, et surtout à sa mélancolie dont elle nous a transmis le goût et le poison." (Cité par Nancy Huston In Professeurs de désespoir, p. 97).
"La langue française m'a apaisé comme une camisole de force calme un fou. Elle a agi à la façon d'une discipline imposée du dehors, ayant finalement sur moi un effet positif. En me contraignant, en m'interdisant d'exagérer à tout bout de champ, elle m'a sauvé." (Cité par Nancy Huston In Professeurs de désespoir, p. 114).
"Le français : idiome idéal pour traduire délicatement des sentiments équivoques." (cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique n°2877 du 28/02/2016).
"La poésie a, comme la vie, l'excuse de ne rien prouver." (cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique n°2879 du 13/03/2016).
"La vieillesse, en définitive, n'est que la punition d'avoir vécu." (cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique numéro 2888 du 15/05/2016).
"Je pense souvent à notre mère, et surtout à sa mélancolie dont elle nous a transmis le goût et le poison." (Cité par Nancy Huston In Professeurs de désespoir, p. 97).
"La langue française m'a apaisé comme une camisole de force calme un fou. Elle a agi à la façon d'une discipline imposée du dehors, ayant finalement sur moi un effet positif. En me contraignant, en m'interdisant d'exagérer à tout bout de champ, elle m'a sauvé." (Cité par Nancy Huston In Professeurs de désespoir, p. 114).
"Le français : idiome idéal pour traduire délicatement des sentiments équivoques." (cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique n°2877 du 28/02/2016).
"La poésie a, comme la vie, l'excuse de ne rien prouver." (cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique n°2879 du 13/03/2016).
"La vieillesse, en définitive, n'est que la punition d'avoir vécu." (cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique numéro 2888 du 15/05/2016).
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