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Citations de Marceline Loridan-Ivens. Article publié le 25/09/2020 à 19h29 et mis à jour le 31/10/2025 à 10h45.
"Je ne sais pas faire autrement. L'Histoire m'a choisie, mastiquée, déchiquetée, recrachée survivante, et plutôt que de la fuir, de me soigner aux sentiments et aux passions intimes, je ne peux vivre sans elle, je la longe comme on suit un cours d'eau par peur de se perdre." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, pp. 57-58).
"Si aimer quelqu'un c'est l'aider à vivre, comme dit la jeune fille du film, alors je suis sûre qu'il m'a aimée." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, p. 23).
"Cette place ou cette vérité que nous cherchions maladroitement mais urgemment, comme si nous n'avions pas droit à l'erreur, était un leurre mais qu'importe, seuls comptaient le mouvement, la tension, la quête, qui décidaient de nos rencontres, provoquaient nos amitiés et nos amours." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, p. 27).
"La jeune fille ne l'est déjà plus. Le camp a attaqué son corps à défaut de l'avoir brûlé." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, p. 27).
"Dix ans de ma vie défilent sous la machine, lettres de Francis, mon premier mari, lettres de mon petit frère, de mes sœurs, d'amies mariées qui s'éloignent, d'hommes qui disent m'attendre et dont je ne me rappelle pas. Et subitement je réalise qu'il manque quelque chose. Dans toutes ces lettres, il n'est jamais question de ma déportation. Je n'en parle pas et les autres non plus." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, p. 31).
"Comme il faut peu de choses pour que reviennent les souvenirs qu'on avait gommés, si enfouis au plus profond qu'ils en étaient anéantis." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, p. 31).
"C'est parmi les survivants que j'ai commencé à chercher l'amour. Ce n'était pas un choix, juste une question de cercles, de Juifs entre eux, de familles juives, entre elles qui rêvaient de marier leurs enfants." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, p. 33).
"J'étais un très jeune bourgeon que la guerre avait gelé sur pied. Et pour longtemps." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, p. 35).
"Tout le monde a quelque chose à cacher, elle, c'est une survivante qui trimbale son enfer avec elle, qui commande encore à ses nerfs, à ses muscles, et a tout asséché en elle." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, p. 38).
"Sans qu'ils le sachent et sans que je le sache non plus d'ailleurs, je déposais mon passé, mon impasse, ma dureté entre leurs mains, même brièvement. Ce que l'on met de soi en l'autre est tellement plus vaste qu'on ne le croit." (Marceline Loridan-Ivens. L'amour après ; avec Judith Perrignon.- Paris : Grasset, 2018, p. 42).
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