David FOENKINOS (né en 1974) (119 citations).


Citations de David Foenkinos. Article publié le 19/08/2013 à 10h25 et mis à jour le 26/02/2024 à 10h14.

Conseils de lecture des romans de David Foenkinos : Qui se souvient de David Foenkinos.

"Au cœur de la vie qui s'effondre, tout demeure immuable, dans un ballet non soumis aux tragédies de chacun." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 21).

"C'était un trait récurrent du caractère de Mathilde, cette façon de vouloir être positive et bienveillante." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 14).

"Le proviseur était un homme long et fin, comme ceux qui tombent du ciel dans les toiles de Magritte." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 14).

"Jamais elle n'aurait imaginé que cela lui arriverait un jour, ce besoin irrépressible de s'enivrer pour abraser le caractère intolérable de la douleur." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 20).

"Incapable d'admettre que leur relation était finie, elle la réécrivait sous tous les angles ; mais il est impossible de changer une histoire terminée." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 29).

"Elle avait lu trop de romans anglais du XIX° siècle, qui lui avaient donné une aspiration simultanée au romantisme et à la souffrance." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 36).

"Il avait fini par se dire que certaines histoires meurent d'avoir commencé trop tôt." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 37).

"Mathilde se sentit épuisée par cette simple conversation. C'était comme si elle avait dû mener une bataille contre ses pensées pour qu'elles se transforment en paroles." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 55).

"Sans cesse, la vie se moquait de nous, comme si le malheur des humains était un divertissement cosmique." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 65).

"On peut mesurer le bonheur à la cadence de chacun dans la rue. C'est toujours bon signe d'être pressé ; on est forcément attendu quelque part." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 68).

"Dire la vérité, c'était faire fuir l'autre. Mathilde n'a pas le choix ; elle minimise chacune de ses pensées." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 81).

"Quand vous souffrez, tout le monde vous considère comme un produit explosif. Vos interlocuteurs s'approchent de vous en espérant que le fil rouge et le fil bleu qui sont en vous ne vont pas leur faire exploser une bombe au visage." (David Foenkinos In Deux sœurs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2019, p. 118).

"On croit que le Graal est la publication. Tant de personnes écrivent avec ce rêve d'y parvenir un jour, mais il y a pire violence que la douleur de ne pas être publié : l'être dans l'anonymat le plus complet." (David Foenkinos In Le mystère Henri Pick : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 34).

"Je n'avais plus aucune idée : chaque matin, mon imagination se réveillait ménopausée." (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos : roman. Paris : Gallimard, 2007, p. 16).

"Les grandes idées ont besoin de silence, de douceur, elles ont besoin qu'on les mette en confiance : il y a un côté réfugié politique dans une bonne idée de roman. Et mon idée s'était sentie décontenancée par l'ambiance de ma vie, je n'avais pas su la rassurer ; et je priais maintenant pour qu'elle n'aille pas se réfugier ailleurs, dans un pays riche, chez Marc Levy ou Dan Brown". (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos : roman. Paris : Gallimard, 2007, p. 31).

"Pour les écrivains en perdition, les mots fléchés ont un mérite inestimable : enfin, les mots prennent une direction." (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos. Paris : Gallimard, 2007, p. 34).

"Peut-on jamais retrouver ce qu'on a perdu ?" (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos. Paris : Gallimard, 2007, p. 55).

"Plus que jamais, le futur était une promesse d'incertitude". (In Qui se souvient de David Foenkinos : roman. Paris : Gallimard, 2007, p. 58).

"Mon idée perdue ne revenait pas. J'en arrivais à me demander si je n'avais pas été victime d'une hallucination de l'inspiration." (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos. Paris : Gallimard, 2007, p. 61).

"En toute cohérence avec ma lâcheté, j'étais incapable de décider quoi que ce soit. J'attendais comme toujours que le premier pas soit féminin." (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos. Paris : Gallimard, 2007, p. 62).


"Eux seuls me renvoyaient de moi-même une image positive : ils m'admiraient. Je leur présentait une fille, et ils s'imaginaient ma vie comme quelque chose de palpitant, comme si la création était une jouissance, comme si toutes mes rencontres étaient fabuleuses." (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos. Paris : Gallimard, 2007, p. 65).

"J'étais incapable de lui dire la vérité, tout comme elle était incapable de me mentir." (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos. Paris : Gallimard, 2007, p. 73).

"Comment peut-on aimer autant et oublier cet amour, le dilapider dans le temps comme on jette au vent les cendres d'un mort ?" (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos : roman. Paris : Gallimard, 2007, p. 74).

"Je ne sais pas si les hommes mentent mal, ou si les femmes viennent au monde pour repérer les mensonges". (In Qui se souvient de David Foenkinos : roman. Paris : Gallimard, 2007, p. 96).

"C'était le genre de situation où l'on est capable de rire d'une anecdote pas drôle : on n'écoute plus l'autre, tant on est obnubilé par ce que l'autre pense de nous." (David Foenkinos In Qui se souvient de David Foenkinos. Paris : Gallimard, 2007, p. 157).


"Elle aimait rire, elle aimait lire. Deux occupations, rarement simultanées puisqu'elle préférait les histoires tristes." (In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 11. Folio : 5177).

"Finalement, on cherche l'exégèse en toute chose.(In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 12. Folio : 5177).

"Soumis à la dictature de la sensualité, il n'en demeurait pas moins un homme romantique, pensant que le monde des femmes pouvait se réduire à une femme". (In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 14. Folio : 5177).


"Les trois livres préférés de Nathalie :
Belle du seigneur d'Albert Cohen.
L'amant de Marguerite Duras.
La séparation de Dan Franck."
(In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 16. Folio : 5177).

"Elle avait surtout voulu passer du temps pour elle, du temps pour lire, pour flâner, comme si elle avait su que ce temps-là, elle ne pourrait plus l'avoir par la suite. Qu'elle serait happée par la vie professionnelle, et sûrement sa vie d'épouse." (In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 24. Folio : 5177).

"Nathalie ne comprenait pas cette expression : "un couple, ça se travaille." Les choses étaient simples ou elles ne l'étaient pas.(In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 28. Folio : 5177).

"Ne pas se laisser aller, quelle étrange expression. On se laisse aller quoi qu'il arrive. La vie consiste à se laisser aller. Elle, c'était tout ce qu'elle voulait : se laisser aller. Ne plus sentir le poids de chaque seconde. Elle voulait retrouver une légèreté fut-elle insoutenable". (In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 49. Folio : 5177).

"La douleur, c'est peut-être ça : une façon permanente d'être déraciné de l'immédiat." (In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 69. Folio : 5177).

"Elle décida alors de marcher vers lui, de marcher lentement, vraiment lentement. On aurait presque eu le temps de lire un roman pendant cette avancée". (In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 75. Folio : 5177).

"Comment s'habiller quand on dîne avec Nathalie ? Il voulait se mettre sur son 31. Ce nombre même était trop petit pour elle. Il aurait voulu se mettre au moins sur son 47, ou sur son 112, ou alors son 387." (In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, pp. 100-101. Folio : 5177).

"Nathalie aussi semblait heureuse. Mais au théâtre, c'est difficile de savoir : parfois, les gens paraissent heureux, pour la simple raison que le calvaire s'achève enfin". (In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 117. Folio : 5177).

"Au cours d'une histoire sentimentale, l'alcool accompagne deux moments opposés : quand on découvre l'autre et qu'il faut se raconter, et quand on n'a plus rien à se dire.(In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, p. 140. Folio : 5177).

"Elle comprenait qu'elle avait voulu cela plus que tout, retrouver les hommes par un homme qui ne soit pas forcément un habitué des femmes. Qu'ils redécouvrent ensemble le mode d'emploi de la tendresse.(In La délicatesse. Paris : Gallimard, 2009, pp. 205-206. Folio : 5177).

"Gourvec était peut-être le genre d'homme dont on aimait lire les déclarations enflammées, pour qui l'on était capable de tout quitter, mais derrière la beauté des mots, la réalité était forcément décevante." (In Le mystère Henri Pick : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 16).

"Chacun peut adorer la lecture, à condition d'avoir en main le bon roman, celui qui vous plaira, qui vous parlera et dont on ne pourra pas se défaire." (In Le mystère Henri Pick : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 17).

"Selon lui, la question n'était pas d'aimer ou de ne pas aimer lire, mais plutôt de savoir comment trouver le livre qui vous correspond." (In Le mystère Henri Pick : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 17).

"La bibliothèque des livres refusés semblait ne plus intéresser personne, et cela l'attristait." (In Le mystère Henri Pick : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 21).

"Elle avait admis très tôt qu'elle ne se sentait pas capable d'écrire, n'en éprouvait aucune frustration, et ne voulait qu'une chose : travailler avec des écrivains." (In Le mystère Henri Pick : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 28).

"Les discussions dont Charlotte est le témoin l'enrichissent. Elle se met à lire, beaucoup, passionnément. Dévore Goethe, Hesse, Remarque, Nietzsche, Döblin." (In Charlotte : roman, Gallimard, 2014, p. 44).

"Il existe un point précis dans la trajectoire d'un artiste. Le moment où sa propre voix commence à se faire entendre. La densité se propage en elle, comme du sang dans de l'eau." (In Charlotte : roman, Gallimard, 2014, p. 60).

"On pouvait dire la même chose de Pick. Il y avait une forme de refus du monde dans son attitude, comme s'il était animé par une ambition de l'ombre, à contre-courant d'une époque où chacun recherche la lumière." (In Le mystère Henri Pick : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 83).

"Les médecins ne cessaient de vouloir préciser le diagnostic. Quand tout va bien, on le sait tout de suite. Préciser, c'est préciser le degré de gravité." (In Le mystère Henri Pick : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 197).

"Les mots n'ont pas toujours besoin d'une destination. On les laisse s'arrêter aux frontières des sensations. Errant sans tête dans l'espace du trouble. Et c'est bien là le privilège des artistes : vivre dans la confusion." (In Charlotte : roman, Gallimard, 2014, p. 92).

"Charlotte n'écoute pas. Elle n'en fait qu'à sa tête, c'est à dire qu'à son coeur." (In Charlotte : roman, Gallimard, 2014, p. 125).

"Puisses-tu ne jamais oublier que je crois en toi." (In Charlotte : roman, Gallimard, 2014, p. 129).

"Chacune des phrases de sa lettre semble empreinte de chagrin. Les virgules mêmes paraissent à la dérive." (In Charlotte : roman, Gallimard, 2014, p. 163).

"Elle voudrait lui dire qu'on peut être à la fois heureux et perdu. Que le désarroi n'est pas incompatible avec le bonheur." (In Charlotte : roman, Gallimard, 2014, p. 195).


"Elle ne se sentait pas dans la peau d'une femme qui trompe. Pour elle, l'amour était enrobé d'une histoire, et les courts-métrages ne l'intéressaient pas." (In En cas de bonheur, p. 18).

"Ce ne sont jamais les couples qui s'effritent ; ce sont les restes du monde et de l'humanité qui, lentement, reprennent leur place ; qui lentement, grignotent le terrain momentanément cédé à l'amour." (In En cas de bonheur, p. 49).

"Ah, tu sais comment est ton père ! enchaînait Renée. Mais Claire, dans une phase de vie où elle remettait tant de choses en questions, décida que, non, elle ne savait pas comment était son père. On ne connaissait rien de personne, jamais. Elle était décidée à détester cette expression qui nous raccourcissait. On ne cessait de nous renvoyer des images qui n'étaient pas les nôtres, on vivait sous le diktat des perceptions d'autrui.." (In En cas de bonheur, p. 53).

"Il comprit que la situation dérapait, que ce dimanche changeait de couleur, ce dimanche devenait comme un autre jour, une sorte de lundi de novembre." (In En cas de bonheur, p. 59).

"Il servit aussitôt un verre, puis un autre, et encore un autre à cet homme dont le visage prenait l'allure d'une éponge." (In En cas de bonheur, p. 62).

"Pour le moment, il fallait boire pour oublier. Et peut-être qu'avec un peu de rigueur, on atteindrait ce stade mythique où l'on oublie qu'on est en train de boire." (In En cas de bonheur, p. 62).

"Il n'allait tout de même pas parler des femmes avec son beau-père ; autant discuter patinage artistique avec un boxeur." (In En cas de bonheur, p. 64).

"Sabine lui avait dit qu'elle avait pris un congé exceptionnel. Le genre de congé qu'on prend quand on est enceinte. Elle accouchait d'une décision, sûrement." (In En cas de bonheur, p. 89).


"Ils ne savaient que faire de leurs mains. Jean-Jacques aurait voulu frôler le dos de Claire, mais c'était inenvisageable. Tout millimètre entre eux était une montagne à franchir. Ils étaient deux confusions avec des jambes." (In En cas de bonheur, p. 168).

"Il préférait rester évasif sur sa vie, toujours persuadé que les mots figent les situations." (In En cas de bonheur, p. 176).

"On passe notre temps à aimer des souvenirs qui, eux, nous oublient." (In En cas de bonheur, p. 185).

"Il fallait tenter de perdre pied, tenter de vivre chaque jour avec une nouvelle énergie ; tenter de croire que tout n'était pas forcément voué à la dégradation." (In En cas de bonheur, p. 189).

"Avec ma femme, j'avais l'impression que je devais prendre rendez-vous pour la moindre tentative de tendresse." (In Bernard).

"Mes parents me touchaient du bout des doigts, et m'embrassaient du bout des lèvres. Il y avait comme une distance de sécurité entre nous, on aurait dit qu'ils avaient peur de m'aimer". (In La tête de l'emploi, p. 9).

"Pendant un temps, j'avais pensé enseigner, mais je n'étais pas certain d'avoir les capacités requises. Etre exposé en permanence aux regards d'élèves, je ne m'en sentais pas capable. Enfin, je voulais bien qu'on m'observe, mais une personne à la fois, pas en collectivité". (In La tête de l'emploi, p. 36).


"Est-ce que la vie grignote chaque jour le meilleur de ce que nous sommes ? Je me sentais délesté de mes envies ; j'étais devenu plus que jamais la version triste de moi-même. Je me sentais absent de quelque chose, inaccessible au désir". (In La tête de l'emploi, p. 60).

"Dès qu'elle me vit, elle m'envoya un grand sourire : la version muette d'un bonjour tonique". (In La tête de l'emploi, p. 66).

"C'est à cela que servent les téléphones portables, à se rendre compte que personne ne pense à vous. Avant, on pouvait toujours rêver que quelqu'un cherchait à vous joindre, à vous parler, à vous aimer. Nous vivons maintenant avec cet objet qui matérialise notre solitude". (In La tête de l'emploi, p. 89).

"Qui peut réellement pratiquer l'autopsie de son échec ? Je minimisais, je contournais, je laissais des silences ; mais personne ne savait lire mes silences. On devrait tant être compris sans avoir à utiliser le moindre mot". (In La tête de l'emploi, p. 92).

"Il représentait cet improbable mythe moderne : l'aventurier casanier. Il ne fallait évidemment jamais déranger le roi pendant ses tête-à-tête de la plus haute importance avec les images. C'était comme une fusion. Mon père n'était pas devant la télévision, il était dedans". (In La tête de l'emploi, p. 99).

"A l'hôtel, j'étais resté dans ma chambre à tourner en rond. Et parfois même en carré, histoire de varier le parcours géométrique de ma déprime". (In La tête de l'emploi, p. 100).

"Finalement, je n'avais pas le courage de me disputer avec mon père sur l'étanchéité sonore du lieu. Surtout je savais bien que son appartement lui était au moins aussi cher que son fils. Parfois, quand il parlait du salon, j'avais l'étrange impression d'avoir un frère". (In La tête de l'emploi, p. 106).

"Se maintenir dans le bonheur est épuisant, alors qu'il n'y a finalement aucun effort à fournir dans la chute ". (In La tête de l'emploi, p. 122).

"Les mots hésitaient avant de sortir de ma bouche, comme s'ils passaient un comité de sélection avant de pouvoir devenir des paroles prononcées ". (In La tête de l'emploi, p. 126).

"Il faut savoir que les repas sont la chose la plus importante au monde pour lui ; il est probable que le jour où il sautera un repas, c'est qu'il sera mort". (In La tête de l'emploi, p. 138).

"La souffrance, c'est ne pas oublier ce qui nous a rendus heureux". (In La tête de l'emploi, p. 139).

"Berthier continuait à me regarder sans rien dire, l'air supérieur, comme si le fait d'avoir un emploi le propulsait dans la catégorie des surhommes. Et moi, j'étais un toutou, quémandant le petit os qu'il consentirait peut-être à me donner". (In La tête de l'emploi, p. 149).

"J'aurais voulu que notre séparation soit vécue comme un drame inadmissible, qu'elle soit intolérable ; j'aurais voulu que notre séparation soit un scandale. Mais non, rien de tout cela. Notre fin se vivait comme un rivage paisible". (In La tête de l'emploi, p. 158).

"On ne peut pas s'en vouloir de ne pas voir ce que les autres ne montrent pas". (In La tête de l'emploi, p. 175).

"Je comprenais maintenant qu'il ne faut pas forcément poser des mots sur les émotions pour qu'elles existent". (In La tête de l'emploi, p. 250).

"Elle m'offrait sa tendresse, et je n'étais pas sûr de la vouloir". (In La tête de l'emploi, p. 267).

"Je ne savais pas pourquoi je voulais à tout prix me dépêcher, c'était absurde, à quoi cela servait de courir, il était là, il était mort, il allait à coup sûr m'attendre sans bouger". (In Les souvenirs, p. 9).

"J'ai si souvent été en retard sur les mots que j'aurais voulu dire. Je ne pourrai jamais faire marche arrière vers cette tendresse. Sauf peut-être avec l'écrit, maintenant". (In Les souvenirs, p. 10).


"On cherche toujours des raisons à l'étroitesse affective de nos parents. On cherche toujours des raisons au manque d'amour qui nous ronge. Parfois, il n'y a simplement rien à dire". (In Les souvenirs, p. 13).

"Je crois même ne plus ressentir de véritable tristesse. La vie est une machine à explorer notre insensibilité". (In Les souvenirs, p. 21).

"J'ai ainsi eu les conversations les plus idiotes de ma vie. Je dis idiotes, mais peut-être étaient-elles extrêmement intelligentes. Il y a une heure dans la nuit où l'on ne peut plus avoir de jugement sur les mots". (In Les souvenirs, p. 22).

"Le jour où nous avons accompagné ma grand-mère, l'attitude de mon père m'a surpris. Je n'ai pas l'habitude de le voir ainsi investi, ainsi troublé. Il est plutôt du genre à montrer une émotion par décennie". (In Les souvenirs, p. 39).

"Je n'arrivais plus très bien à savoir si j'avais enjolivé le passé par mon innocence, ou si le présent était réellement devenu plus terne". (In Les souvenirs, p. 78).

"Le fait d'être aimée provoque non pas une assurance mais un nouveau terrain de fragilité". (In Les souvenirs, p. 81).

"Il n'est pas rare que l'amour qu'éprouve un enfant pour un parent soit inversement proportionnel à sa présence". (In Les souvenirs, p. 94).

"Son visage était une chute ; chaque jour son expression tombait un peu plus". (In Les souvenirs, p. 118).

"Il interrompait cent  fois chaque action, il n'y avait plus vraiment de liant entre ses mouvements, si bien que cela donnait l'impression de soubresauts successifs. Il était comme une émission de télévision qu'on capte mal ; mais je n'allais tout de même pas le frapper dans le dos, aussi irrationnellement qu'on tape parfois son téléviseur en pensant ainsi avoir une chance de le réparer". (In Les souvenirs, p. 118).

"Son tableau était une sorte de nature morte, mais vraiment morte : il n'y avait plus aucun espoir pour cette nature-là, représentant trois pommes sur une table. C'est sûrement un fait unique dans l'histoire des fruits, mais je peux le dire avec certitude : ces trois pommes-là avaient l'air affreusement déprimées. On aurait voulu les sortir de là, les sauver". (In Les souvenirs, p. 181).

"Il existe donc un jour, dans une vie humaine, où l'on se décide à entreprendre des démarches concrètes concernant sa propre mort. Cela me paraissait inconcevable, aussi absurde qu'un foetus devant choisir sa maternité". (In Les souvenirs, p. 196).

"Sa vie entière lui paraissait un grand manteau dans lequel il avait toujours flotté". (In Les souvenirs, p. 200).

"Je ne savais pas ce qui était romanesque ou pas, je ne me posais pas cette question. Je me disais simplement que tout ce que je vivais possédait la beauté de la vérité, et cela me suffisait". (In Les souvenirs, p. 207).

"Elle me conseillait ses romans préférés, et pourtant je savais qu'à cet instant je n'avais plus du tout envie de lire. Ni même d'écrire d'ailleurs. Je voulais vivre notre histoire sans l'entacher de celles des autres". (In Les souvenirs, p. 211).

"J'avais le sentiment d'avoir été kidnappé puis assommé par le sommeil". (In Les souvenirs, p. 230).

"Notre week-end suivait le parcours d'une montagne russe ; après notre ascension progressive vers la beuverie romantique, on descendait maintenant à toute vitesse vers une réalité sobre et consternante". (In Les souvenirs, p. 248).

"Elle prenait ses décisions en souterrain, personne ne pouvait les voir, elle les tramait dans la pénombre comme un attentat". (In Les souvenirs, p. 280).

"Elle était devenue un tyran de son propre bonheur ; sa dictature ne tolérait pas le relâchement de l'épanouissement". (In Les souvenirs, p. 280).

"J'aimais cette liberté qui pouvait conduire au désastre comme à la lumière". (In Les souvenirs, p. 287).

"Quelques mois après notre rencontre, Sylvie me présenta Edouard. Elle annonça sobrement : "C'est l'homme de la ma vie." Cette expression m'a toujours impressionné. Je demeure fasciné par cette éloquence grandiose, cette stabilité énorme qui concerne la chose la plus imprévisible qui soit : l'amour. Comment peut-on être certain que le présent prendra la forme du toujours ?". (In Je vais mieux, p. 14).

"Il était le prototype du dirigeant qui tente parfois de se montrer proche de ses salariés, tout en étant incapable d'établir une réelle relation humaine. On pouvait presque croire qu'il était né patron." (In Je vais mieux, p. 28).

"Certains ont la certitude de leur réussite, ils débordent d'ambition en sachant que ça payera un jour ; les politiques sont comme ça. Moi, il me semblait que j'avais vécu ma vie avec le sentiment que dans mon corps croupissait le compte à rebours de l'échec. J'avais vécu avec la certitude inconsciente du précipice." (In Je vais mieux, p. 44).

"La journée d'hier avait marqué l'accomplissement d'un ressenti que j'avais été incapable d'exprimer jusqu'ici : je subissais ma vie." (In Je vais mieux, p. 44).

"Si je n'étais pas du genre à faire du cinéma, on pouvait aussi dire que je n'étais pas du genre à passer à l'improviste. C'était vrai ; j'aimais planifier, prévenir, prévoir." (In Je vais mieux, p. 46).

"J'avais si souvent fait le contraire de ce que j'aurais dû faire ; si souvent manqué de lucidité concernant les décisions à prendre. A chaque fois, il fallait que je commette d'abord l'erreur pour me rendre compte de mon intuition malade." (In Je vais mieux, p. 93).

"C'est peut-être ça, se sentir bien avec quelqu'un. Ce n'était soumis ni à une rentabilité quelconque, ni au sentiment d'avoir à se dire vraiment quelque chose. On avait échangé des mots flottants, des bribes de pensée, et tout cela avait formé la plus belle des heures indolores." (In Je vais mieux, p. 149).

"Jusqu'à présent, je n'avais pas eu beaucoup de rapport avec des enfants. Finalement, le dernier enfant que j'avais côtoyé, ça devait être moi". (In Les souvenirs, p. 183).

"Dans notre mythologie familiale, débarquer à l'improviste était quasiment passible d'une peine à perpétuité. Ca ne s'était jamais fait. Pour se voir, il fallait obligatoirement prévenir. De préférence plusieurs jours à l'avance : affection rimait avec planification." (In Je vais mieux, p. 196).

"Il disait que je n'avais rien, mais il voulait me garder en observation. Rien n'était plus angoissant que cette expression. Nous ne sommes pas des insectes. Je ne suis pas dans un bocal. Qu'on me soigne, qu'on m'ausculte, d'accord, mais pas question qu'on m'observe." (In Je vais mieux, p. 207).

"J'avais quand même du mérite de m'en sortir en étant le fruit de ces deux êtres. Bon, je suis sûrement excessif. Avant leur dérive récente, mes parents avaient été d'une stabilité exemplaire, pour ne pas dire d'un ennui profond". (In Les souvenirs, p. 215).

"Je n'avais aucun regret, car je n'avais pas les capacités requises pour aller plus haut dans la hiérarchie. Je n'étais pas assez politique, pas assez comédien, je n'avais pas le don d'être un autre. Je me sentais en permanence retenu dans une sorte de premier degré, condamné à être moi." (In Je vais mieux, p. 226).

"On passe son temps à se mentir pour que ses désirs soient en conformité avec ses moyens." (In Je vais mieux, p. 227).

"On était tous si proches les uns des autres, mais le plus souvent d'une manière virtuelle. Cela modifiait surtout notre rapport à la solitude ; on pouvait croire n'être pas seuls, alors que nous l'étions toujours et encore ; ça prenait juste un peu plus de temps pour l'admettre." (In Je vais mieux, p. 264).

"Je vivais ma déchéance avec la bande sonore du bonheur des autres." (In Bernard).

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