Milena MICHIKO FLASAR (née en 1980) (21 citations).
"Ça doit être terrible. Sans mémoire. Mais ça n'est peut-être pas si grave qu'on le croit. Je pense. Si l'on oubliait tout. Est-ce qu'en même temps on ne pardonnerait pas tout ? A soi-même et à l'autre ? Ne serait-on pas délivré des remords et de la culpabilité ?" (Milena Michiko-Flasar In La cravate, p. 52).
"Rencontrer quelqu'un, c'est s'impliquer. On noue un fil invisible. D'humain à humain. Une foule de fils. Dans tous les sens. Rencontrer quelqu'un, c'est devenir une partie de son tissu, et c'est cela qu'il fallait éviter." (In La cravate, p. 13).
"Pendant deux ans, je m'étais exercé à désapprendre la parole. Admettons-le, je n'y étais pas parvenu. La langue que j'avais apprise m'avait marqué de son sceau, et même quand je me taisais, mon silence était éloquent." (In La cravate, p. 30).
"L'effort que coûterait le fait de reprendre la parole là où je l'avais interrompue s'opposait à l'absurdité qu'il y avait à saisir par des mots ce qui ne se laissait pas exprimer." (In La cravate, p. 30).
"Veille bien à l'âge que tu te choisis. Ça colle à la peau. Ça se pose sur toi comme un coup de tampon. L'âge que tu te choisis, c'est comme une colle qui durcit autour de toi." (In La cravate, p. 35).
"Elle a mérité mieux, beaucoup, beaucoup mieux que la vérité." (In La cravate, p. 36).
"Je voulais nous éviter, à lui comme à moi, l'embarras qu'il y a à se rencontrer en pleine rue et à ne rien trouver à dire." (In La cravate, p. 39).
"Qui sait à quoi quelque chose est bon, et si le fait que ce soit bon compte pour quelque chose ?" (In La cravate, p. 43).
"J'admirais son caractère imperturbable. Il émanait de lui la lumière d'un être qui savait précisément où il allait et n'ignorait pas que, là où il allait, il serait terriblement seul." (In La cravate, p. 44).
"On ne peut pas affirmer éternellement, je n'y peux rien. A partir d'un certain âge, qu'il ne voulait pas atteindre, on doit admettre qu'on y peut toujours quelque chose." (In La cravate, p. 46).
"Je ne voulais plus jamais, j'en fis le serment, être attaché à quiconque. Ne jamais plus être intriqué dans le destin de quelqu'un. Je voulais entrer dans un espace sans temps où personne ne me bouleverserait plus." (In La cravate, p. 49).
"Je n'ai jamais trompé Kyoto avec une autre femme. Je peux l'affirmer en toute sincérité. Aucune tentation n'a été aussi grande que la promesse que je lui avais faite." (In La cravate, p. 64).
"Le mensonge a son prix. Une fois qu'on a menti, on se retrouve dans un autre espace." (In La cravate, p. 66).
"J'eus dix-sept ans. Puis dix-huit. La pression s'accrut. J'y aurais résisté. En serrant les dents, et en pensant : c'est cela devenir adulte. Surmonter les choses telles qu'elles sont, et considérer qu'on les a surmontées même lorsqu'on ne s'en remet jamais." (In La cravate, p. 103).
"S'il existe quelque chose que tu puisses apprendre, c'est seulement que tu ne dois pas avoir honte. N'aie pas honte d'être un homme doté de sentiment. Quoi que ce soit, ressens-le profondément et avec ferveur. Ressens-le avec un peu plus de ferveur, ressens-le encore avec un peu plus de profondeur. Ressens-le pour toi. Ressens-le pour l'autre. Et ensuite, laisse-le aller." (In La cravate, p. 112).
"Notre amitié était le plus grand espace dans lequel je fusse jamais entré." (In La cravate, p. 133).
"Ce qui nous liait les uns aux autres était en même temps ce qui nous séparait. Chacun d'entre nous jouait dans sa coquille. A la moindre secousse nous rentrions la tête." (In La cravate, p. 138).
"Il paraît qu'on ne vit qu'une fois, pourquoi agonise-t-on si souvent ?" (In La cravate, p. 150).
"Je pense que la maladie, c'est de s'accrocher à une illusion." (In La cravate, p. 155).
"Est-ce que j'écris encore ? Impensable de ne pas le faire. C'est justement dans la nuit la plus sombre que les mots étaient des gravillons lumineux." (In La cravate, p. 156).
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