Christine ANGOT (née en 1959) (10 citations).

"Le vrai semblait ne rien signifier d'autre pour lui qu'une case à cocher plutôt qu'une autre". (In La petite foule. Paris : J'ai lu, 03/2017, p. 144).

"Ses lèvres semblent ne pas vouloir s'arrêter de sourire. Comme si elles ne pouvaient plus se replier, avaient perdu leur élasticité, ne retrouvaient pas leur forme de base, que ça ne revenait pas, comme un clignotant dont la voiture coincée à un virage n'en finissait pas d'annoncer qu'elle tourne [...]. (In La petite foule. Paris : J'ai lu, 03/2017, p. 10).

"Elle ne maîtrise pas son exaltation. Ca ne retombe pas. Elle n'arrive pas à s'arrêter. Comme si elle ne savait pas d'où ses paroles venaient, qu'elle n'avait aucun pouvoir sur elles". (In La petite foule. Paris : J'ai lu, 03/2017, p. 95).

"On avait l'impression qu'il décidait de ressentir tel ou tel sentiment comme s'il les avait choisis sur une liste, un menu". (In La petite foule. Paris : J'ai lu, 03/2017, p. 145).

"Il balayait les convenances d'un air naturel. Et il décrivait tout ce qu'il voyait, les lieux qu'ils traversaient, les paysages dans lesquels ils marchaient, les gens qu'ils croisaient, avec une précision telle que ça gravait ce qu'il disait en elle." (In Un amour impossible. Paris : Flammarion, 2015, p. 11).

"Le timbre de sa voix n'était pas le même qu'avant. Les mots avaient l'air de sortir d'une boite ancienne, d'y avoir été conservés plusieurs années, d'en sortir un par un, détachés les uns des autres, sans fludité, comme de vieux papiers qui s'effritaient entre ses doigts à la lumière." (In Un amour impossible. Paris : Flammarion, 2015, p. 159).

"C'est fou qu'à chaque fois que je te dis quelque chose, ça peut jamais être pris comme une vérité. Jamais. Il faut toujours que ce soit un "passage", ou que ce soit relativisé d'une manière ou d'une autre. Je sais pas pourquoi je te parle en fait. Ca sert à quoi de te parler ? Faut toujours que tu rames en sens inverse." (In Un amour impossible. Paris : Flammarion, 2015, p. 173).

"J'avais cessé de l'appeler maman. Ca s'était fait comme ça, tout seul, sans intention, sans décision. Peu à peu. Ca n'avait pas été prémédité. Au début, la fréquence du mot avait baissé." (In Un amour impossible. Paris : Flammarion, 2015, p. 182).

"On était à la merci des ondes, de l'humeur, du moment, de l'ambiance, du sujet, et la fois suivante, tout se rejouait." (In Un amour impossible. Paris : Flammarion, 2015, p. 185).

"C'est difficile quelquefois d'exprimer certains sentiments. J'aimerais tellement pouvoir exprimer ce que je ressens. Mais les choses intimes sont les plus difficiles à exprimer." (In Un amour impossible. Paris : Flammarion, 2015, p. 197).