Charles JULIET (né en 1934) (29 citations).

Citations de Charles Juliet. Article mis à jour le : 03/12/2023.

Conseil de lecture de l'œuvre de Charles Juliet : Lambeaux. Dans la lumière des saisons.

"Ce monde que tu découvres en toi, il te passionne. Tu aimes ces instants où tu es seule, n'a rien à faire et où tu t'absorbes en toi-même, écoutes le murmure de cette voix que tu entends toujours mieux." (Charles Juliet In Lambeaux, p. 33).

"Quoi que ce soit que nous ayons à endurer ou subir, ne perdons pas de vue que tout est vie, et qu'en conséquence, tout est bon à vivre." (Charles Juliet In Dans la lumière des saisons : lettres à une amie lointaine.- Paris : POL, 02/2022, p. 22).

"Des onze camarades avec lesquels je prends mes repas, il n'y en a pas eu un seul pour me garder ma part, et cela me meurtrit, me blesse, fait de moi un exclu." (Charles Juliet In L'année de l'éveil : récit.- Paris : POL, 03/ 1989, p. 10).

"L'ennui. Des journées mornes, lentes, qui n'en finissent pas, et dont je sais qu'elles seront suivies par d'autres journées mornes, lentes, interminables." (Charles Juliet In L'année de l'éveil : récit.- Paris : POL, 03/1989, p. 97).

"Quand j'ai découvert l'étendue de mon ignorance et de mon manque de culture, une faim de savoir littéralement dévorante s'est emparée de moi et ne m'a plus lâché." (In Ces mots qui nourrissent et qui apaisent : phrases et textes relevés au cours de mes lectures. POL, 2008, p. 10).

"Au début, je n'ai pas relevé les phrases qui me touchaient au vif, me révélaient à moi-même, me désignaient le chemin où j'avais à m'engager. [...]. Ce n'est que par la suite que je me suis attaché à prélever dans chaque livre quelques phrases qui me faisaient signe." (In Ces mots qui nourrissent et qui apaisent : phrases et textes relevés au cours de mes lectures. POL, 2008, p. 11).

"La journée commence, et jusqu'à l'instant de gagner ta chambre, tu n'auras aucun répit." (In Lambeaux, p. 14).

"Un soir, la voix à peine audible, tu demandes au père si l'on ne pourrait envisager que tu apprennes un métier. Il refuse, affirme que tu dois rester à la ferme, que tes jeunes sœurs ne sauraient se passer de toi. Ses lèvres ne sont pas closes mais scellées." (Charles Juliet In Lambeaux, p. 27).

"Ce monde qu'il te faut explorer, quand tu t'avances en lui, il se défait, se dilue, perd la réalité qu'il semblait avoir à l'instant où tu éprouvais le besoin d'y pénétrer." (In Lambeaux, p. 33).

"Sentiment obscur que ce qui gît en toi est plus ou moins perçu comme une tare et qu'il te faut veiller à le garder secret." (In Lambeaux, p. 34).

"Ta soif de vivre et ta soif d'apprendre. Toutes deux violentes, insatiables." (In Lambeaux, p. 44).

"Ta hantise est de mourir sans avoir vécu, sans avoir pu apaiser ta soif, sans avoir rencontré ce que tu ne saurais dire mais qui te fait si douloureusement défaut." (In Lambeaux, p. 44).

"Oui, tu as honte. En permanence. Honte que les hommes soient si mesquins, si prompts à se déchirer, si peu enclins à préférer la concorde à la brouille. Et à l'idée que tu es constituée de la même pâte qu'eux, tu es emplie d'effroi." (In Lambeaux, p. 48).

"La douleur d'être. Souvent, tu voudrais calmer ce combat qui se livre en toi, mettre ta pensée en sommeil, ne plus être aux prises avec ce tourment qui t'exténue." (In Lambeaux, p. 74).

"Ce qui fermente en toi et qui frappe à la porte de ta conscience, tu dois le refouler, et cette vie perdue, tu la ressens comme une grave et douloureuse mutilation." (In Lambeaux, p. 76).

"De jour en jour grandit en toi une âpre révolte à l'idée qu'on peut mourir sans rien avoir vécu de ce qu'on désire si ardemment vivre." (In Lambeaux, p. 77).

"Elle t'étonne aussi en remarquant que ce que tu ne sais ou ne veux dire avec des mots, il arrive que ce soit ton regard qui l'exprime." (Charles Juliet In Lambeaux, p. 112).

"Parfois, tu es happé par ta réalité interne, et là, tout se complique, tout devient confus. Tu découvres que ce que tu penses et désires profondément se situe à l'opposé de celui que tu es pour les autres." (In Lambeaux, p. 118).

"Ce que tu attends, tu ne saurais rien en dire. Tu attends que ta vie change. Que cette avidité de vivre qui maintenant te possède trouve à s'assouvir. Que cet enfant perdu qui t'accompagne de ses sanglots soit enfin consolé." (Charles Juliet In Lambeaux, p. 121).

"Tu n'es pas assez attentif à toi-même pour empêcher tes yeux d'exprimer ce que tu ressens, ce que tu penses." (In Lambeaux, p. 122).

"Médecin, enseignant, écrivain. Selon toi, les trois plus belles professions qu'on puisse imaginer. Soigner les corps et les psychés. Former de jeunes esprits, leur apprendre à penser, les préparer à la vie. En écrivant, se délivrer de ses entraves, et par là même, aider autrui à s'en délivrer." (In Lambeaux, p. 124).

"Chaque fois que tu ouvres un livre, c'est comme si tu allais au-devant d'une merveille. Chaque fois tu es terriblement déçu. Mais ces déceptions ne réussissent pas à te détourner de la lecture. Au contraire. Elles ne font qu'attiser ta soif." (Charles Juliet In Lambeaux, p. 126).

"Tu te plonges au hasard dans des ouvrages de toutes sortes -romans, pièces de théâtre, recueils de poèmes, essais, philosophie- traduits souvent d'une langue étrangère. Tu as cette boulimie de l'autodidacte qui a honte de son ignorance et veut coûte que coûte en réduire l'étendue." (In Lambeaux, p. 130).

"Quand tu le couches sur le papier, alors que tu le crois gonflé de ta substance, tu découvres qu'il n'est qu'un mot inerte, pauvre, gris. Tu le refuses. Tu redescends dans la mine, creuses plus profond, cherches celui qui apparaîtra plus dense, plus coloré, plus vivace." (Charles Juliet In Lambeaux, p. 133).

"Tous ces textes mort-nés, parce que, avant même d'en consigner le premier mot, tu étais convaincu qu'ils seraient par trop inférieurs à ce que tu aurais voulu réaliser." (In Lambeaux, p. 134).

"L'admiration passionnée que tu portes à ces écrivains qui t'ont subjugué, parfois aidé à trouver ta voie. Que dire après eux ? Qu'ajouter à ce qu'ils ont su si bien exprimer ? Chacune de leurs pages t'a renvoyé à ta médiocrité. T'abstenir d'écrire serait une manière de leur rendre hommage." (Charles Juliet In Lambeaux, p. 135).

"Puisque tu ne t'aimes pas, il t'appartient de te transformer, te recréer. Une certaine exigence t'habite. Elle te soutiendra, te guidera, te fournira la petite lumière qui te permettra de te frayer un sentier dans ta nuit." (In Lambeaux, p. 139).

"Parfois tu souffres tant que pour tenter de ne plus souffrir, tu cherches à verrouiller ta sensibilité, saccager en toi la source de tes émotions." (In Lambeaux, p. 140).

"Il est indéniable que tu t'es toujours tenu sur tes gardes, que tu n'as cessé de farouchement veiller à préserver cette liberté sans laquelle il n'est guère possible de parcourir un certain chemin." (In Lambeaux, p. 142).

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