Velibor ČOLIC (né en 1964) (16 citations).

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Citations de Velibor ČOLIC. Article publié le 17/12/2016 à 20h15 et mis à jour le 15/06/2024 à 9h52.

"A en juger par les étagères dans le couloir, Rachel et Pierre ont cessé d'acheter des livres en 1968. Il semble que le seul critère d'achat ait été que les couvertures soient poussiéreuses et grises." (Velibor ČOLIC In Le Livre des départs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2020, p. 30). 

"Accepter la géographie comme destin. Les gens ne vous demandent pas qui vous êtes ou comment vous allez. Mais tout simplement d'où vous venez." (Velibor ČOLIC In Le Livre des départs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2020, p. 14).

"Le barman est un homme aussi fatigué que moi. Son visage couleur cendre est figé, tel un masque de Venise." (Velibor ČOLIC In Le Livre des départs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2020, p. 27).

"J'ai déjà publié trois romans. Decrescendo. Un grand succès, un succès moyen et mon troisième livre est passé totalement inaperçu. Mon problème est simple : je suis un réfugié avec une ambition. Impardonnable. Les choses pardonnables pour un émigré sont pauvreté, analphabétisme, polygamie, caries, corpulence, poils au nez qui sortent de ses narines et ainsi de suite. Mais l'ambition n'est pas un état normal pour un migrant. Et surtout pas une ambition si française : écrire des livres." (Velibor ČOLIC In Le Livre des départs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2020, p. 32).

"J'écris sans cesse. Les longues et incompressibles phrases oscillent entre une prose rythmée et une poésie disons surréaliste. Telle une méduse gélatineuse mon texte change sans cesse de forme." (Velibor ČOLIC In Le Livre des départs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2020, p. 41).

"Ma mémoire pour l'instant reste désespérément vide. Rien, aucune image, pas un souvenir précis. Comme si l'enfant qui jadis habitait mon corps était définitivement mort." (Velibor ČOLIC In Le Livre des départs : roman.- Paris : Gallimard, 01/2020, pp. 131-132).

"Je réalise peu à peu que je suis le réfugié. L'homme sans papiers et sans visage, sans présent et sans avenir." (In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 15).

"Dès le lendemain au foyer je commence à m'entraîner à oublier. D'abord les êtres, ensuite les choses. D'abord l'amour et ensuite la haine." (Velibor Colic In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 33).

"Pour écrire après une guerre, il faut croire en la littérature. Croire que l'écriture peut remettre en branle des mécanismes qu'on a mis au rebut lors du recours aux armes. Qu'elle peut ramener l'horreur, incompréhensible et inexplicable, à la mesure humaine." (Velibor Colic In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 105).

"Mon lieu de naissance et la Bosnie, mon pays d'origine, font de moi un suspect par excellence." (In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 144).

"Je n'ai jamais vu la moindre ombre d'une autre personne autour de monsieur Korda. Il me fait penser aussi à Primo Levi, son visage est fouetté, sculpté, malaxé par milles chagrins." (Velibor Čolic In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 147).

"Avant que vous ne partiez chercher le bonheur, ajoute-t-il, vérifiez -vous êtes peut-être déjà heureux. Le bonheur est petit, ordinaire et discret, nombreux sont ceux qui ne peuvent pas le voir." (In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 151).

"Selon les rares témoins les nazis attachent les gens, des familles entières, sur le pont et les jettent vivants dans le Danube. L'hiver 1943 est particulièrement rude. Les soldats nazis sont obligés de jeter d'abord des grenades à main pour briser la glace et ensuite les humains." (Velibor Colic In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 153).

"S'il existe une Sainte Bible, est-ce à dire qu'une autre version, non sainte, existe aussi ?" (In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 155).

"Je pleure avec l'impression que mes larmes pathétiques versées sur sa paume font vieillir le monde, que celui-ci a perdu sa pureté, son innocence." (In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 161).

"Je suis probablement atteint d'une folie lucide -je peux marcher, manger, lire normalement, mais dès qu'il s'agit de se rapprocher d'un être humain, je me transforme en forteresse." (In Manuel d'exil : comment réussir son exil en trente-cinq leçons : roman. Paris : Gallimard, 04/2016, p. 183).