Marie DARRIEUSSECQ (Née en 1969) (23 Citations)


(c) Photo : Marie Darrieussecq par Dolores Marat. http://www.univ-paris3.fr

Citations de Marie Darrieussecq. Article mis à jour : le 18/11/2023.

"Il y avait aussi une pipistrelle très myope qui n'avait pas réussi à retrouver le chemin de chez elle et qui voletait de-ci de-là, gavée de moucherons. J'entendais qu'elle avait peur de se retrouver dehors au soleil, les ultra-sons qu'elle lançait à l'aveuglette vibraient très clairement d'angoisse à mes oreilles. Je ne pouvais pas faire grand-chose pour elle." (Marie Darrieussecq In Truismes.- Paris : POL, 1996, p. 71, Folio : 3065).

"Je n'avais pas d'envies, j'avais plutôt des dégoûts." (Marie Darrieussecq In Truismes.- Paris : POL, 1996, p. 22, Folio : 3065).

"Il me semble que quand on est enceinte on le sait. On doit le sentir sur son corps, une odeur de maternité en quelque sorte, et moi qui étais devenue si sensible aux odeurs je ne sentais rien de ce genre sur ma peau." (Marie Darrieussecq In Truismes.- Paris : POL, 1996, p. 24, Folio : 3065).

"Mes yeux dans le miroir me semblaient maintenant plus petits et plus rapprochés qu'avant, et sans poudre mon nez prenait un petit air porcin tout à fait désastreux." (Marie Darrieussecq In Truismes.- Paris : POL, 1996, p. 48, Folio : 3065).

"Mes dents étaient très solides aussi, je n'aurais jamais cru ça. Le marron se fendait sous mes molaires, ça giclait en un jus pâteux et savoureux." (Marie Darrieussecq In Truismes.- Paris : POL, 1996, p. 51, Folio : 3065).

"Sachez tout de même qu'il m'arrive souvent maintenant de fendre d'un coup de dents un petit corps de la nature, et que je n'en tire ni dégoût ni affectation. Il faut bien se procurer sa dose de protéines." (Marie Darrieussecq In Truismes.- Paris : POL, 1996, p. 54, Folio : 3065).

"Le contact de l'eau ça a fait tout à coup comme une onde de terreur en moi. Je me suis aperçue que je flottais à peine, et que je ne savais presque plus nager." (Marie Darrieussecq In Truismes.- Paris : POL, 1996, p. 60, Folio : 3065).

"La minute qui allait suivre, je ne savais pas où puiser la force de la vivre." (Marie Darrieussecq In Naissance des fantômes : roman.- Paris : POL, 1998, p. 57).

"Le sable glissait de minces serpentins de glace entre mes orteils, une mer sans printemps ni automne, juste un hiver et un été qui cèdent, à grands déversements d'équinoxe et de solstice selon que la Terre penche d'un côté ou de l'autre ." (Marie Darrieussecq In Naissance des fantômes : roman.- Paris : POL, 1998, p. 67).

"Qui pouvait m'assurer que je n'entrais pas ainsi dans un temps fait de durée, de régularité et de norme ? Dans un temps qui forcerait mon corps et mon esprit à la camisole de l'habitude ?" (Marie Darrieussecq In Naissance des fantômes : roman.- Paris : POL, 1998, p. 79).

"[...] La solitude que je voyais devant moi était palpable, récemment décoiffée et rugueuse, glaciale et pleine d'échardes." (Marie Darrieussecq In Naissance des fantômes : roman.- Paris : POL, 1998, p. 80).

"Les téléphones sonnent aux quatre coins cardinaux. Sauf le sien." (Marie Darrieussecq In Il faut beaucoup aimer les hommes.- Paris : POL, 2013, pp. 36-37, Folio).

"Puis elle s'aperçut qu'il était ivre. Comme la première fois. Mais elle, elle ne l'était pas : elle n'avait pas accès exactement à ce qui l'enflammait. Elle était la spectatrice au ralenti d'un film en accéléré." (Marie Darrieussecq In Il faut beaucoup aimer les hommes.- Paris : POL, 2013, p. 63, Folio).

"Elle posa ses lèvres sur les siennes. C'était comme embrasser un bouquet de pivoines charnues, pulpeuses et perlées de fraîcheur. Des pivoines gorgées d'une liqueur forte, des fleurs mâles et douces, intoxicantes." (Marie Darrieussecq In Il faut beaucoup aimer les hommes.- Paris : POL, 2013, p. 69, Folio).

"Elle lisait à ses côtés, en silence, des heures. Elle cherchait des réponses. Elle cherchait le livre qui raconterait leur histoire. Qui lui dirait l'avenir." (Marie Darrieussecq In Il faut beaucoup aimer les hommes.- Paris : POL, 2013, p. 76, Folio).

"[...] C'était comme si avant lui, il n'y avait rien, comme si le temps commençait avec les matins contre lui. Qu'avait-elle fait, toutes ces années ? Avant cette intensité ?" (Marie Darrieussecq In Il faut beaucoup aimer les hommes.- Paris : POL, 2013, p. 76, Folio).

"Son cerveau avait tendance à patiner, en sa présence. Elle n'avait aucun argument. Elle ne savait rien. Elle n'avait lu aucun livre. Elle ne savait pas lire." (Marie Darrieussecq In Il faut beaucoup aimer les hommes.- Paris : POL, 2013, p. 89, Folio).

"Et il ne croyait pas que l'amour soit plus fort que la mort, c'était bon pour Walt Disney" (Marie Darrieussecq In Il faut beaucoup aimer les hommes.- Paris : POL, 2013, p. 161, Folio).

"Le plus difficile à comprendre, à accepter, à gérer pour un cerveau humain, c'est l'absence de transition. Pour un robot ça ne pose aucun problème, ils sont même agencés comme ça." (Marie Darrieussecq In Notre vie dans les forêts : roman.- Paris : POL, 08/2017, p. 27).

"Il me regardait. Il me souriait d'un air mystérieux (c'est facile d'avoir l'air mystérieux quand on ne dit rien)." (Marie Darrieussecq In Notre vie dans les forêts : roman.- Paris : POL, 08/2017, p. 55).

"Les mauvais souvenirs sont comme des greffons toxiques, difficiles à déraciner ; on peut au mieux les entourer d'une barrière pour ne plus venir les brouter." (Marie Darrieussecq In Notre vie dans les forêts : roman.- Paris : POL, 08/2017, p. 108).

"Autrefois, les bébés qui naissaient par césarienne, on les appelait "les bébés étonnés". Parce qu'ils n'avaient pas lutté pour sortir du corps de leur mère. Parce qu'ils n'avaient pas subi les contractions. Ils étaient nés sans transition." (Marie Darrieussecq In Notre vie dans les forêts : roman.- Paris : POL, 08/2017, p. 169).

"Il paraît que les lignées de clones faiblissent avec le temps. D'où une sorte de date de péremption. Un peu comme des yaourts." (Marie Darrieussecq In Notre vie dans les forêts : roman.- Paris : POL, 08/2017, p. 180).

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