Philippe CLAUDEL (Né en 1962) (25 Citations)
(c) Photo Philippe Claudel : https://revue.leslibraires.ca/
Citations de Philippe Claudel. Article publié le 02/07/2020 à 20h43 et mis à jour le 09/08/2024 à 10h54.
Conseil de lecture de l'œuvre de Philippe Claudel : Le bruit des trousseaux. La petite fille de Monsieur Linh.
"Toute cette lumière qui se déverse l'aveugle en même temps qu'elle le remplit d'une joie profonde, inexprimable. Une joie d'enfant." (Philippe Claudel In La Petite fille de Monsieur Linh : roman.- Paris : Librairie Générale Française, 09/2007, p. 138. Le Livre de Poche n°30831).
"Il fait très froid, le ciel est couvert. Monsieur Linh respire l'odeur du pays nouveau. Il ne sent rien. Il n'y a aucune odeur. C'est un pays sans odeur." (Philippe Claudel In La Petite fille de Monsieur Linh : roman.- Paris : Librairie Générale Française, 09/2007, p. 12. Le Livre de Poche n°30831).
"Il n'oubliera jamais la saveur muette de cette première soupe, avalée sans cœur, alors qu'il vient de débarquer, qu'au-dehors il fait si froid, et qu'au-dehors, ce n'est pas son pays, c'est un pays étrange et étranger, et qui le restera toujours pour lui, malgré le temps qui passera, malgré la distance toujours plus grande entre les souvenirs et le présent." (Philippe Claudel In La Petite fille de Monsieur Linh : roman.- Paris : Librairie Générale Française, 09/2007, pp. 14-15. Le Livre de Poche n°30831).
"Peut-être d'ailleurs aime-t-il entendre cette voix parce que précisément il ne peut pas comprendre les mots qu'elle prononce, et qu'ainsi il est sûr qu'ils ne le blesseront pas, qu'ils ne lui diront pas ce qu'il ne veut pas entendre, qu'ils ne poseront pas de questions douloureuses, qu'ils ne viendront pas dans le passé pour l'exhumer avec violence et le jeter à ses pieds comme une dépouille sanglante." (Philippe Claudel In La Petite fille de Monsieur Linh : roman.- Paris : Librairie Générale Française, 09/2007, p. 29. Le Livre de Poche n°30831).
"Il laisse ses yeux baissés vers le sol. De temps à autre simplement, il les relève et voit alors des visages, un océan de visages, venir vers lui, le dépasser, le frôler, mais aucun de ces visages ne fait attention à lui, et encore moins à l'enfant qui repose dans ses bras." (Philippe Claudel In La Petite fille de Monsieur Linh : roman.- Paris : Librairie Générale Française, 09/2007, p. 35. Le Livre de Poche n°30831).
"Le vieil homme sent son cœur affolé. Il lui parle comme s'il s'agissait d'un animal aux abois. Il essaie de le calmer. Le cœur semble comprendre. Il s'apaise." (Philippe Claudel In La Petite fille de Monsieur Linh : roman.- Paris : Librairie Générale Française, 09/2007, p. 37. Le Livre de Poche n°30831).
"Il est à des milliers de jours d'une vie qui fut jadis belle et délicieuse." (Philippe Claudel In La Petite fille de Monsieur Linh : roman.- Paris : Librairie Générale Française, 09/2007, p. 44. Le Livre de Poche n°30831).
"Ce que sent le vieil homme, c'est que le ton de la voix de Monsieur Bark indique la tristesse, une mélancolie profonde, une sorte de blessure que la voix souligne, qu'elle accompagne au-delà des mots et du langage, quelque chose qui la traverse comme la sève traverse l'arbre sans qu'on la voit." (Philippe Claudel In La Petite fille de Monsieur Linh : roman.- Paris : Librairie Générale Française, 09/2007, p. 52. Le Livre de Poche n°30831).
"Le lendemain, le jour est plus clair. Le soleil mord le ciel de sa lumière blanche. Il fait plus froid aussi." (Philippe Claudel In La Petite fille de Monsieur Linh : roman.- Paris : Librairie Générale Française, 09/2007, p. 61. Le Livre de Poche n°30831).
"Personne n'a plus jamais entendu parler de Philippe Claudel écrivain confidentiel, ses livres n'ont jamais été beaucoup lus. La plupart désormais sont épuisés ou indisponibles." (Philippe Claudel Cité par Jérôme Garcin In Dictionnaire des écrivains contemporains de langue française par eux-mêmes.- Ed. des Mille et une nuits, 2004, p. 107).
"La prison avait une odeur, faite de sueurs mijotées, d'haleines de centaines d'hommes, serrés les uns contre les autres, qui n'avaient le droit de se doucher qu'une ou deux fois par semaine." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 13, Le Livre de Poche n°3104).
"On ne devrait pas dire "gardien de prison" : les prisons ne sont pas à garder, ce ne sont pas elles que l'on garde. On devrait plutôt dire "gardien d'hommes", ce qui serait plus proche de la réalité. Gardien d'hommes, un drôle de métier." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 13, Le Livre de Poche n°3104).
"Dans la plupart des cellules, la télévision fonctionnait plus de vingt heures par jour. La majorité des détenus passaient ainsi le temps, usant jusqu'à la corde les programmes et leurs yeux." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, pp. 25-26, Le Livre de Poche n°3104).
"Dans la plupart des cellules, la télévision fonctionnait plus de vingt heures par jour. La majorité des détenus passaient ainsi le temps, usant jusqu'à la corde les programmes et leurs yeux." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, pp. 25-26, Le Livre de Poche n°3104).
"La politesse profondément humaine de quelques gardiens qui ne tutoyaient jamais les détenus, ne les insultaient pas, les appelaient "Monsieur", sans ironie ni affectation." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 30, Le Livre de Poche n°3104).
"Parfois, je rêvais de la prison. Ce n'étaient pas des scènes précises mais plutôt des bruits, notamment ces bruits de clefs et de serrures, si particulières, que je n'ai jamais entendus ailleurs." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 31, Le Livre de Poche n°3104).
"Parfois, je rêvais de la prison. Ce n'étaient pas des scènes précises mais plutôt des bruits, notamment ces bruits de clefs et de serrures, si particulières, que je n'ai jamais entendus ailleurs." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 31, Le Livre de Poche n°3104).
"Mon temps terminé, je sortais de la prison. Je ne sortais pas de prison. Jamais je n'ai senti aussi intensément dans la langue l'immense perspective ouverte ou fermée selon la présence ou l'absence d'un simple article défini." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 34, Le Livre de Poche n°3104).
"La prison ressemblait à une usine. Une grande usine qui ne produisait rien, sinon du temps limé, broyé, réduit, des vies étouffées et des mouvements restreints." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 41, Le Livre de Poche n°3104).
"La prison ressemblait à une usine. Une grande usine qui ne produisait rien, sinon du temps limé, broyé, réduit, des vies étouffées et des mouvements restreints." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 41, Le Livre de Poche n°3104).
"Les détenus figuraient d'étranges ouvriers, sans machines, sans musettes, mais qui suivaient des horaires, des chemins, des consignes." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 41, Le Livre de Poche n°3104).
"Le regard des gens qui apprenaient que j'allais en prison. Surprise, étonnement, compassion. "Vous êtes bien courageux d'aller là-bas !". Il n'y avait rien à répondre à cela. Le regard me désignait comme quelqu'un d'étrange, et presque, oui, presque, quelqu'un d'étranger. J'étais celui qui chaque semaine allait dans un autre monde. Je pensais alors au regard qui se pose sur celui qui dit : "Je sors de prison." Si moi, déjà, j'étais l'étranger, lui, qui était-il pour eux ?." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, pp. 46-47, Le Livre de Poche n°3104).
"Un détenu tenait la fonction de coiffeur. Ce n'était pas son métier, mais il prenait goût a le faire. Il y mettait beaucoup de bonne volonté." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 58, Le Livre de Poche n°3104).
"Il adorait les mouches. Je ne plaisante pas. Il essayait de les apprivoiser." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 61, Le Livre de Poche n°3104).
"Les couleurs de la prison, rarement vives ou vivantes. Les murs étaient repeints assez fréquemment mais on avait toujours l'impression qu'ils étaient sales, peut-être parce que la peinture elle-même était sale." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 62, Le Livre de Poche n°3104).
"Un détenu tenait la fonction de coiffeur. Ce n'était pas son métier, mais il prenait goût a le faire. Il y mettait beaucoup de bonne volonté." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 58, Le Livre de Poche n°3104).
"Il adorait les mouches. Je ne plaisante pas. Il essayait de les apprivoiser." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 61, Le Livre de Poche n°3104).
"Cet homme, une fin d'après-midi, qui arrivait quand je partais. Et je n'avais pas compris immédiatement que c'était un détenu. En chantier extérieur, il devait chaque soir revenir dormir à la prison. Il se présentait à l'accueil. Hôtel." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 65, Le Livre de Poche n°3104).
"La mythologie de l'évasion ou la rencontre dans les romans ou bien au cinéma. En prison, elle n'occupait que rarement les esprits." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 69, Le Livre de Poche n°3104).
"La prison déjoue toutes les statistiques, les stéréotypes, les colonnes de chiffres rassurants. Elle ne fait que refléter le monde. Elle change avec lui." (Philippe Claudel In Le bruit des trousseaux.- Paris : Librairie Générale Française, 11/2005, p. 93, Le Livre de Poche n°3104).
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