Marie CHAIX (Née en 1942) (22 Citations), Sœur d'Anne Sylvestre.

 

Citations de Marie Chaix. Article publié le 04/02/2021 à 16h25 et mis à jour le 02/08/2024 à 11h24.

"Je ne m'expliquerai jamais ce mystère. Mystère de l'instant où la volonté de devenir "un couple" et de s'afficher comme tel, mari et femme, aux yeux du monde, s'affirme, plus forte que tout. Instant où plus rien ne compte que s'engouffrer à deux dans cette brèche ouverte sur une confiance illimitée... Et alors la cérémonie, l'apparat, le sacrement, famille et amis tous réunis célébrant, sans se poser de questions, le mystère du couple en son éternité de pacotille." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, pp. 140-141, Collection Points : 1760).

"En fait chacun est pris dans ses propres histoires et n'écoute pas celles des autres. Ou bien les écoute et puis les oublie." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 9, Collection Points : 1760).

"C'est fou ce qu'on en trouve des raisons, après, une fois que c'est fini, que l'amour s'est évaporé, laissant sur la rive deux naufragés fatigués qui se demandent ce qui a bien pu les unir, il y a longtemps." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 30, Collection Points : 1760).

"Bizarre comme les blessures réapparaissent en des lieux de vous-même où vous les pensiez cicatrisées." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 32, Collection Points : 1760).

"Mon frère Jean adorait son père, il l'aurait suivi n'importe où, racontait-on, même en enfer. Ce qu'il fit." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 34, Collection Points : 1760).

"Dans un journal des années 80 j'avais écrit cette phrase : "Si je n'avais pas eu d'enfant je serais devenue méchante." A la relire, je serais tentée d'ajouter : "et folle". Qu'en sais-je ? De ce que l'on a écrit, que reste-t-il de vrai ?" (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 51, Collection Points : 1760).

"A cette époque lointaine d'épanouissement dans la maternité, je ne comprenais pas ces femmes sans enfant ni désir d'enfanter. Elles m'étaient étrangères, m'intimidaient, je m'en méfiais. Avec le temps je suis devenue plus tolérante et je me rends compte à quel point elles devaient, elles, se méfier de la mère poule dont je renvoyais l'image..." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 51, Collection Points : 1760).

"Si je n'avais pas eu d'enfant... me serais-je desséchée, recroquevillée de désespoir ? Ou bien rongée de stérilité, me serais-je défaite comme le maillon rouillé tombe et interrompt la chaîne ?" (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 51, Collection Points : 1760).

"Attendre l'enfant fut une sensation qui m'a transportée d'allégresse les quelques mois, par deux fois, où elle m'a habitée. Impression (illusion ?) de toucher à une vérité absolue, d'être avec et dans le vrai de la vie." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 53, Collection Points : 1760).

"En 1969 on ne sait pas voir à l'avance le sexe des fœtus. Jusqu'à la naissance il restera "l'enfant", sorte de miracle. J'y croirai quand je le verrai." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 54, Collection Points : 1760).

"Nous avons partagé huit années sans avoir eu le temps de former un couple. Cette image nous hantait, toi et moi." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 59, Collection Points : 1760).

"Enfants tous deux de couples déchirés, déchirants, nous savions à peine qui nous étions, rescapés de lourds silences, incapables encore de nommer tous les chagrins qui nous avaient façonnés et poussés l'un vers l'autre. Nous avons échoué. Il ne faut plus nous en vouloir." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 59, Collection Points : 1760).

"Les lieux doivent s'imprégner des émotions, des chagrins dont les traces refont surface des années plus tard." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 76, Collection Points : 1760).

"C'est drôle l'exactitude de certains souvenirs." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 79, Collection Points : 1760).

"Une séparation voulue est un acte de cruauté inévitable. C'est moi d'abord, ma peau avant la tienne, après on verra. Je n'ai le souvenir d'aucun état d'âme." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, pp. 80-81, Collection Points : 1760).

"Sur l'autoroute où je fonce de ponts en tunnels, tout à coup cela me terrasse : l'énormité de ce qu'il faut chambouler, démolir dans le seul but, peut-être illusoire, de "refaire sa vie"." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 84, Collection Points : 1760).

"C'est étrange. Il y a un moment où les livres vous font signe, alors les mots que vous y trouvez sont ceux dont vous avez besoin, à ce moment-là." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 85, Collection Points : 1760).

"L'album de famille des années 55-57 est d'une morosité mutilante. L'abandon nous a éparpillés. Nous évoluons tels des acteurs n'ayant jamais répété ensemble, lâchés sur une scène dont ils ne connaissent pas les décors, les embûches, et devant jouer un drame dont ils ignorent les dialogues. Ils se cognent, sortent les dents et s'en veulent, chacun muré dans son chagrin tissé de haine." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 107, Collection Points : 1760).

"Plus tard j'allais comprendre que l'on n'est pas forcément esclave des ressemblances, du moment où l'on veut bien les identifier et s'en dégager." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 115, Collection Points : 1760).

"Arrêt sur image : la mère cheveux au vent, anneaux d'oreilles cliquetant, longue robe mouvante de ce coton indien imprimé de volutes roses et mauves semées de brillances fragiles, parfum de musc ou de santal." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 128, Collection Points : 1760).

"Quand on part, je m'en souviens, on voudrait que l'autre évolue en même temps que soi, qu'il ait envie de fuir lui aussi, dans le sens opposé si possible, qu'il change de décor, d'hémisphère... On voudrait poser des pansements magiques sur ses douleurs, sur sa bouche, qu'il se taise enfin et n'aille pas réveiller par ses lamentations la honte que l'on a de l'abandonner." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 134, Collection Points : 1760).

"Même si notre façon d'aborder l'écriture et de l'utiliser est très différente, nous savions aussi que nous avions eu cette chance en partage, de rester de ce monde grâce aux mots qui nous avaient réinventé une soif de vivre." (Marie Chaix In L'été du sureau : roman.- Paris : Seuil, 09/2007, p. 161, Collection Points : 1760).

Commentaires

10 Auteurs les plus consultés sur le Blog cette semaine :

Top 10 des auteurs les plus consultés sur ce blog en 2023 :