Gabriel GARCIA MARQUEZ (1927 - 2014) (21 citations).




"J'attends d'avoir une idée, et quand j'en ai une que je considère assez bonne pour la coucher sur le papier, je la tourne et la retourne dans ma tête et je la laisse mûrir. Et quand je sens qu'elle est prête (ce qui me demande parfois des années comme pour cent ans de solitude auquel j'ai pensé pendant dix-neuf ans) quand elle est prête disais-je je m'assieds et commence à l'écrire et c'est là que vient le plus difficile et le plus ennuyeux." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Comment je me suis mis à écrire, Caracas, Venezuela, 3 Mai 1970, p. 14).

"J'avais cru qu'un mort ça ressemblait à quelqu'un qui dort paisiblement et maintenant je vois que c'est tout le contraire. Un mort ça ressemble à un homme réveillé et furieux après qu'il s'est battu." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 15).

"Je le regarde dans les yeux avec, je le sens, la fermeté qu'il faut pour lui faire comprendre que je pénètre au plus profond de ses pensées." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 39).

"En l'écoutant, je comprends qu'il est moins abruti par l'alcool que par la lâcheté." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 40).

"Je commence à croire que ma parole donnée n'aura aucun pouvoir contre la férocité d'un village et que je suis traqué, cerné par la haine d'une meute d'aigris invétérés." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 42).

"Il avait lu dans un livre que lorsqu'un être cher disparaît on doit planter un jasmin pour conserver le soir venu, son souvenir." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 74).

"A travers la porte entrebâillée on l'apercevait dans l'obscurité, et son visage sec et sans expression, ses cheveux en bataille, la vitalité maladive de ses yeux jaunes et durs lui donnaient l'aspect typique de l'homme qui commence à se sentir vaincu par les circonstances." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 124).

"Ses yeux, vraiment, je ne m'en souvenais pas. Je n'aurais pas pu dire en juillet quelle couleur avait le regard de celui avec lequel j'allais me marier en décembre." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 136).

"Non, colonel. Croyez-moi, je ne suis pas athée. Simplement, penser que Dieu existe me déconcerte autant que penser qu'il n'existe pas. Alors, je préfère ne pas y penser." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 170).

"Je me souviens de Macondo, de la folie de ses habitants qui brûlaient des billets de banque les jours de fêtes, des étrangers déboussolés qui méprisaient tout, qui se vautraient dans la fange de leurs instincts, et trouvaient dans le vice le régal souhaité." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 172).

"Je vais rester ici à attendre tranquillement l'heure du Jugement dernier. Si les termites n'ont pas entre-temps dévoré ma chaise." (In Des feuilles dans la bourrasque, p. 219).

"J'ai commencé à écrire comme je suis monté sur cette estrade : contraint et forcé." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Comment je me suis mis à écrire, Caracas, Venezuela, 3 Mai 1970, p. 11).

"Avant tout, pardonnez-moi de rester assis pour prendre la parole, mais si je me lève je risque de m'écrouler de peur." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Comment je me suis mis à écrire, Caracas, Venezuela, 3 Mai 1970, p. 11).

"Le métier d'écrivain est sans doute le seul qui devient de plus en plus difficile à mesure qu'on l'exerce : la facilité avec laquelle je me suis mis à écrire cette nouvelle un après-midi n'a rien à voir avec le travail que me demande aujourd'hui l'écriture d'une seule page." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Comment je me suis mis à écrire, Caracas, Venezuela, 3 Mai 1970, p. 13).

"L'idée que la science ne concerne que les hommes de science est contraire à la science, de même que prétendre que la poésie ne concerne que les poètes est contraire à la poésie." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Paroles pour un nouveau millénaire. La Havane, Cuba, 29 Novembre 1985, p. 45).

"Nous, Latino-Américains et Caribéens, l'approchons avec la douloureuse sensation d'avoir manqué le XX° Siècle : nous l'avons subi sans le vivre. La moitié du monde fêtera l'aube de l'année 2001 comme le couronnement du millénaire, alors que nous commençons à peine à entrevoir les bénéfices de la révolution industrielle." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Paroles pour un nouveau millénaire. La Havane, Cuba, 29 Novembre 1985, p. 46).

"Nos lointains ancêtres ne connaissaient ni la poudre ni la boussole mais savaient parler avec les oiseaux et prédire l'avenir dans des récipients de terre cuite, et il n'est pas impossible qu'ils aient en contemplant les astres dans les nuits immenses de leur époque, deviné que la Terre était ronde comme une orange, car s'ils ignoraient les secrets de la science d'aujourd'hui, ils étaient les maîtres de l'imagination." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Préface pour un nouveau millénaire. Caracas, Venezuela, 4 Mars 1990, p. 70).

"Pour nous, aborigènes de toutes les provinces, Bogota n'était pas la capitale du pays, ni le siège du gouvernement mais la ville des bruines glacées où vivaient les poètes. Non seulement nous croyions en la poésie, mais surtout nous avions la certitude -comme dirait Luis Cardoza y Aragon- qu'elle est l'unique preuve concrète de l'existence de l'homme." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, En l'honneur de Belisario Betancur. A l'occasion de ses soixante-dix ans. Sante-Fe de Bogota, Colombie, 18 Février 1993, p. 81).

"Pour commencer, je vous laisse avec cette seule phrase : "je crois que nos vies à tous seraient meilleures si chacun de nous avait toujours un livre dans son paquetage."" (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Une nature différente dans un monde différent du notre, Sante Fe de Bogota, Colombie,12 Avril 1996, p. 124).

"Nous avons fini par être un laboratoire d'illusions manquées. Héritiers d'un Christophe Colomb malchanceux qui nous a trouvés par hasard alors qu'il cherchait les Indes, nous n'avons fait que survivre à des doctrines réchauffées et à des guerres étrangères alors que notre plus grande qualité est la créativité." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Illusions pour le XXI° siècle, Paris, France, 8 mars 1999, p. 152).

"A l'époque où j'écrivais cent ans de solitude, je n'imaginais pas, même dans mes rêves les plus délirants, que je verrais une édition d'un million d'exemplaires. Penser qu'un million de personnes pourraient décider de lire quelque chose écrit dans la solitude d'une chambre, avec pour tout matériau vingt-huit lettres d'alphabet et deux doigts, aurait de toute évidence semblé une folie." (In Je ne suis pas ici pour faire un discours, Un esprit ouvert pour être rempli de messages en Espagne, Carthagène des Indes, Colombie, 26 mars 2007, p. 163).

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