Milan KUNDERA (01/04/1929 - 11/07/2023) (28 citations).


Citations de Milan Kundera. Article mis à jour le : 12/07/2023.

"La vitesse est la forme d'extase dont la révolution technique a fait cadeau à l'homme." (Milan Kundera In La lenteur ; postface de François Ricard.- Paris : Gallimard, 12/1999, Folio : 2981, p. 10).

"La forme épistolaire des Liaisons dangereuses n'est pas un simple procédé technique qui pourrait être remplacé par un autre. Cette forme est éloquente en elle-même et nous dit que tout ce que les personnages, ils l'ont vécu pour le raconter, le transmettre, le communiquer, le confesser, l'écrire." (Milan Kundera In La lenteur ; postface de François Ricard.- Paris : Gallimard, 12/1999, Folio : 2981, pp. 18-19).

"Elle fut envoûtée par des images qui soudain émergèrent de vieilles lectures, de films, de sa propre mémoire et de celle peut-être de ses ancêtres." (Milan Kundera In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 10).

"Certaines langues ont quelques difficultés avec la nostalgie : les Français ne peuvent l'exprimer que par le substantif d'origine grecque et n'ont pas de verbe ; ils peuvent dire : je m'ennuie de toi mais le mot est faible, froid, en tout cas trop léger pour un sentiment si grave." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 12).

"Toutes les prévisions se trompent, c'est l'une des rares certitudes qui a été donnée à l'homme." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 18).

"Elle s'inquiétait du manque de vitalité de sa fille ; par ses manières rudes, elle voulait la débarrasser de son hypersensibilité, à peu près comme un père sportif qui jette son enfant timoré dans la piscine, persuadé d'avoir trouvé la meilleure façon de lui apprendre à nager." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 25).

"Elle se voyait emprisonnée dans une vie dont elle ne voulait pas et dont elle ne serait plus capable de sortir." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 35).

"La mémoire, pour qu'elle puisse bien fonctionner, a besoin d'un entraînement incessant : si les souvenirs ne sont pas évoqués, encore et encore, dans les conversations entre amis, ils s'en vont." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 36).

"La nostalgie n'intensifie pas l'activité de la mémoire, elle n'éveille pas de souvenirs, elle se suffit à elle-même, à sa propre émotion, tout absorbée qu'elle est par sa seule souffrance." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 36).

"Elle veut tout faire pour qu'elles l'acceptent avec son expérience des vingt dernières années, avec ses convictions, avec ses idées ; ce sera quitte ou double : ou bien elle réussit à être parmi elles telle qu'elle est devenue, ou bien elle ne restera pas ici." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 40).

"D'abord, par leur désintérêt total envers ce qu'elle a vécu à l'étranger, elles l'ont amputée d'une vingtaine d'années de vie. Maintenant, par cet interrogatoire, elles essaient de recoudre son passé ancien et sa vie présente. Comme si elles l'amputaient de son avant-bras et fixaient la main directement au coude ; comme si elles l'amputaient des mollets et joignaient ses pieds aux genoux." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 45).

"Leur histoire d'amour s'était interrompue avant d'avoir pu commencer. Elle en garda du regret, une plaie jamais guérie." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 49).

"Elle ne voulait pas être raisonnable. Elle ne voulait pas se comporter d'une façon mesurée. Elle ne voulait pas mesurer, elle ne voulait pas raisonner. Elle admirait sa passion, sachant que la passion, par définition, est outrance. Enivrée, elle ne voulait pas sortir de l'ivresse." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 101).

"J'imagine l'émotion de deux êtres qui se revoient après des années. Jadis, ils se sont fréquentés et pensent donc être liés par la même expérience, par les mêmes souvenirs. Les mêmes souvenirs ? C'est là que le malentendu commence : ils n'ont pas les mêmes souvenirs ; tous deux gardent de leurs rencontres deux ou trois petites situations, mais chacun a les siennes ; leurs souvenirs ne se ressemblent pas ; ne se recoupent pas ; et même quantitativement, ils ne sont pas comparables." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 118).

"Les mots se voulaient virilement cordiaux, mais ils étaient glaçants. Se souvenant maintenant de tous ces adieux (faux adieux, adieux postiches) elle se dit : qui a raté ses adieux ne peut attendre grand-chose de ses retrouvailles." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 127).

"Sur l'avenir, tout le monde se trompe." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 134).

"Comment celui qui ne connaît pas l'avenir pourrait-il comprendre le sens du présent ? Si nous ne savons pas vers quel avenir le présent nous mène, comment pourrions-nous dire que ce présent est bon ou mauvais, qu'il mérite notre adhésion ou notre haine ?" (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 134).

"Si, jadis, on écoutait la musique par amour de la musique, aujourd'hui elle hurle partout et toujours, "sans se demander si on a envie de l'écouter", elle hurle dans les hauts-parleurs, dans les voitures, dans les restaurants, dans les ascenseurs [...]." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 136).

"C'est à cet âge-là qu'on se marie, qu'on a son premier enfant, qu'on choisit sa profession. Et puis un jour on sait et on comprend beaucoup de choses, mais il est trop tard, car toute la vie aura été décidée à une époque où on ne savait rien." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 152).

"C'était une conversation bizarre : moi j'avais oublié qui elles avaient été ; et elles ne s'intéressaient pas à ce que je suis devenue." (In L'Ignorance : roman, Gallimard, 2003, p. 156).

"Les biographes ne connaissent pas la vie sexuelle de leur propre épouse, mais ils croient connaître celle de Stendhal ou de Faulkner." (In Les testaments trahis).

"Quand on tue de grands rêves, il coule beaucoup de sang." (Cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique, n° 2950, du 23/07/2017).

"Après avoir été longtemps le cerveau de l'Europe, Paris est encore aujourd'hui la capitale de quelque chose de plus que la France." (Cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique, n° 2897, du 17/07/2016).

"L'humour ne peut exister que là où les gens discernent encore la frontière entre ce qui est important et ce qui ne l'est pas. Aujourd'hui, cette frontière est indiscernable" (Cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique, n° 2928, du 19/02/2017).

"Lorsqu'une femme ne vit pas suffisamment avec son corps, le corps finit par lui apparaître comme un ennemi." (Cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique, n° 2888, du 15/05/2016).

"Une foi trop ardente est le pire des alliés. Dès que l'on prend une chose à la lettre, la foi pousse cette chose à l'absurde" (Cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique, n° 2959, du 24/09/2017).

"On désire toujours, par-dessus tout, l'inaccessible, avec avidité" (Cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique, n° 2945, du 18/06/2017).

"Le romancier n'est ni historien ni prophète : il est explorateur de l'existence." (Milan Kundera cité par Béchir Ben Yahmed In Jeune Afrique n°2945 du 18/06/2017).

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