Philippe BESSON (né en 1967) (55 citations).
Citations de Philippe Besson. Article publié le 06/04/2014 à 12h37 et mis à jour le 22/03/2025 à 11h36.
Conseils de lecture des romans de Philippe Besson : Les Passants de Lisbonne ; La maison Atlantique ; Ceci n'est pas un fait divers.
"J'admets que François l'ait mauvaise : son père, en effet, ne tarit pas d'éloges sur moi, c'en est d'ailleurs gênant, comme s'il n'avait pas eu l'occasion de placer sa fierté dans sa progéniture et la reversait sur un tiers." (In Un soir d'été : roman. Paris : Julliard, 2024, p. 25).
"Il faudrait toujours prêter attention aux mots qu'on emploie, ils nous trahissent." (Philippe Besson In Un certain Paul Darrigrand : roman. Paris : Julliard, 01/2019, p. 37).
"Evidemment, je "préfère les garçons". Mais je ne suis pas encore capable de prononcer cette phrase." (In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 2017, p. 26).
"Je m'en tiens à ce que je suis. Dans le silence certes. Mais un silence têtu. Fier." (In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 01/2017, p. 28).
"Je suis dans ce désir à sens unique. Dans cet élan voué à demeurer inabouti. Dans cet amour non partagé." (In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 01/2017, p. 32).
"Je le sens, ce désir, il fourmille dans mon ventre, parcourt mon échine. Mais je dois en permanence le contenir, le comprimer afin qu'il ne saute pas aux yeux des autres. Car j'ai déjà compris que le désir est visible." (In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 01/2017, p. 32).
"[...] J'admire ceux qui n'exercent pas le pouvoir dont ils disposent." (In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 01/2017, p. 34).
"Il pense que bientôt je n'aurai plus rien à voir avec ce monde de mon enfance, que ce sera comme un bloc de glace détaché d'un continent." (In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 01/2017, p. 44).
"Il se comporte comme si rien n'avait eu lieu, ou comme si tout devait être oublié, enterré." (In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 01/2017, p. 56).
"Je me demande si la froideur des pères fait l'extrême sensibilité des fils." (In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 01/2017, p. 90).
"J'ai écrit le mot : amour. J'ai bien envisagé d'en employer un autre. Au moins parce que c'est une notion curieuse, l'amour ; difficile à définir, à cerner, à établir. Il en existe tant de degrés, tant de variations." (Philippe Besson In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 2017, pp. 117-118).
"On ne se défait jamais de son enfance. Surtout quand elle a été heureuse." (In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 2017, p. 124).C'est déjà beaucoup de perdre son père. C'est plus dur encore quand celui-ci s'en va à un âge auquel il n'était pas supposé partir." (Philippe Besson In Arrête avec tes mensonges : roman. Paris : Julliard, 2017, p. 174).
"La vérité, c'est que je ne fais pas tellement de choix. Quand on est démuni, on va où le vent nous porte." (Philippe Besson In Les passants de Lisbonne : roman. Paris : Julliard, 2016, p. 19).
"C'est curieux comme on compte sur les exils pour régler nos névroses et comme on doit convenir rapidement qu'ils ne règlent rien." (In Les passants de Lisbonne : roman. Paris : Julliard, 2016, p. 30).
"On a parfois le chic pour ne pas voir ce qui va nous anéantir." (In Les passants de Lisbonne : roman. Paris : Julliard, 2016, p. 61).
"Une chose terrible, l'espoir. Vrai, ça maintient en vie. Mais ça ronge aussi, ça entame, c'est corrosif, l'espoir." (In Les passants de Lisbonne : roman. Paris : Julliard, 2016, p. 69).
"Il se fiche bien qu'on le plaigne ou qu'on le toise comme un type à la dérive. Il a appris à se détacher du regard des autres." (In Les passants de Lisbonne : roman. Paris : Julliard, 2016, p. 86).
"Il ne regrette rien. Il a passé l'âge de se montrer autrement qu'il est." (Philippe Besson In Les passants de Lisbonne : roman. Paris : Julliard, 2016, p. 91).
"Elle a toujours su que, lorsqu'on aime un homme, lorsqu'on l'aime vraiment, les autres n'existent plus que dans un halo, leurs contours sont imprécis." (Philippe Besson In Les passants de Lisbonne : roman. Paris : Julliard, 2016, p. 190).
«Une question sur le courage. Je me disais bêtement que faire des dessins, faire rire le monde, c’est un truc de sale gosse, de potache, c’est de la légèreté, de l’insouciance. J’ai découvert un matin qu’on pouvait mourir en faisant ce métier.» (Emission On n'est pas couché du 10/01/15, sur l'attentat de Charlie Hebdo du 07/01/15).
"Un jour, tandis qu'il se drapait dans le mutisme afin de lui faire comprendre que ses disparitions lui pesaient, elle lui a dit posément, sans hausser la voix : si je dois choisir entre l'écriture et toi, alors je choisis l'écriture." (In De là, on voit la mer, p. 20).
"Spontanément, elle ne fait pas appel à sa mémoire, mais à son imagination." (In De là, on voit la mer, p. 33).
"Elle se plaît à répéter que ses romans ne sont le produit d'aucune névrose, ne ressassent aucune peur intime, ne veulent rien dire, ne délivrent aucun message. Elle aime au contraire qu'ils soient suspendus, reliés à rien, flottants, qu'ils disent une vérité qui n'est pas du tout la sienne, qu'ils racontent une vie qu'elle n'a pas vécue." (In De là, on voit la mer, p. 34).
"Elle se remémore une phrase des Choses de la vie qu'elle avait recopiée, un jour, dans un de ses petits carnets : "on ne fait que projeter autour de soi son petit cinéma intime" (In De là, on voit la mer, p. 45).
"Il y a des moments dans une existence où on demande la vérité alors qu'on présume qu'elle va nous heurter. Des situations dans lesquelles on renonce au confort de l'ignorance, aux vapeurs anesthésiantes de l'incertitude et où on prend le risque du réel, de la dureté du réel." (In De là, on voit la mer, p. 111).
"Elle a été saisie d'une brève panique, comme si ce reflux du passé avait quelque chose de poisseux et de claustral. Et cela l'a confortée dans sa haine de toute nostalgie." (In De là, on voit la mer, p. 132).
"Même la nourriture avait conservé son goût d'alors, et, au lieu d'en être ravie, elle en a été dégoûtée. François, quant à lui, s'extasiait sur la permanence des choses, la pérennité des souvenirs heureux, et l'écart se creusait, chaque minute un peu plus entre eux, jusqu'à former un gouffre." (In De là, on voit la mer, p. 132).
"Louise songe qu'elle écrit des livres sur la fragilité, le désir, le vacillement, et finalement l'équilibre. Elle raconte le destin des funambules. Elle ne sait rien faire d'autre." (In De là, on voit la mer, p. 184).
"Il faudrait évidemment s'attacher davantage aux gens qu'on rencontre. Il faudrait s'intéresser à eux, prendre en charge un peu de leur vie, de leurs émois, les écouter, écouter même leurs silences, leurs interstices, mais tout va si rapidement, l'urgence commande, et l'instant est roi"." (Philippe Besson In La maison Atlantique, p. 46).
"Cet espoir têtu d'arrêter le temps. Cette promesse de conserver ce qui a été pour se le rappeler plus tard. Ce réflexe. Cette façon de dire : le bonheur a existé, puisqu'il est là, sur les photos"." (Philippe Besson In La maison Atlantique, p. 61).
"Il était dans cette tyrannie d'un présent permanent, ou d'un avenir immédiat. Le passé ne l'intéressait pas. Il le nommait d'ailleurs le "dépassé"." (Philippe Besson In La maison Atlantique, p. 93).
"J'ai appris à aimer ce moment où les cuirasses tombent, où les fragilités se dévoilent, où les destins bifurquent. Je ne recherche plus que cela même : l'égarement des certitudes, l'affolement des paupières, le rosissement des joues, quand on se prépare à basculer." (Philippe Besson In La maison Atlantique, p. 105).
"J'ai toujours détesté ces questions qui obligent à l’acquiescement, qui ne sont que des affirmations déguisées. Leur caractère péremptoire me fait horreur. J'ai systématiquement envie de les retourner et de les contredire". (Philippe Besson In La maison Atlantique, p. 175).
"Voulais-je que ma colère retombe ou, au contraire, avais-je besoin de l'entretenir ? En tout cas, elle ne passait pas. Comme une arête de poisson coincée dans la gorge. Il aurait fallu vomir pour l'expulser." (Philippe Besson In La maison Atlantique, p. 177).
"La lâcheté, parfois, provoque des dégâts irréversibles." (Philippe Besson In La maison Atlantique, p. 182).
"On sait depuis Madame Bovary les drames que peut provoquer le désir d'échapper à une existence ordinaire. Mais moi, je n'avais pas lu Flaubert. Ainsi, j'ignorais les ravages engendrés par l'ennui, et la volonté de s'en extraire. Les catastrophes nées de la simple envie de s'extirper d'un destin prévisible, même si ce destin n'est pas défavorable." (Philippe Besson In La maison Atlantique, p.185).
"Je ne suis pas tellement capable de sentiments tièdes. Ni de pensées raisonnées. J'ai une fâcheuse tendance à l'emportement, à l'irrationalité." (In Se résoudre aux adieux, p.74).
"Tu me reprocheras une fois encore cette incapacité à aller de l'avant, cette complaisance envers le passé, mon goût des souvenirs. Pour toi, je sais bien, l'important, c'est de continuer à avancer. Mais vers quoi pourrais-je avancer aujourd'hui, sinon un gouffre ?" (In Se résoudre aux adieux, p. 84).
"Clément, les rares fois où tu t'es livré sans retenue, j'en ai éprouvé une sorte de culpabilité. J'envisageais même de te demander de te reprendre. Je savais à l'avance que tu t'en voudrais de t'être laissé aller." (In Se résoudre aux adieux, p. 95).
"Je suis persuadée que tu ne m'as pas oubliée, tu n'es pas un magicien quand même, tu ne fais pas disparaître les gens, l'oubli n'est pas un événement qui se provoque, c'est seulement avec le temps que les êtres s'estompent, sans s'effacer entièrement du reste." (In Se résoudre aux adieux, p. 98).
"En dépit de mon désir d'atteindre une sorte de tranquillité, je n'ai cessé d'avoir l'esprit traversé de questions." (In Se résoudre aux adieux, p. 108).
"On doit se méfier des souvenirs qu'on se fabrique." (In Se résoudre aux adieux, p.115).
"Il faut aimer les gens beaucoup pour les accepter tels qu'ils sont." (In Se résoudre aux adieux, p.123).
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