Patrick MODIANO (né en 1945) (26 citations).
Citations de Patrick Modiano. Article publié le 16/11/2014 à 22h02 et mis à jour le 07/07/2025 à 10h22.
"Bien sûr, j'avais toujours eu le goût de m'introduire dans la vie des autres, par curiosité et aussi par un besoin de mieux les comprendre et de démêler les fils embrouillés de leur vie -ce qu'ils étaient souvent incapables de faire eux-mêmes parce qu'ils vivaient leur vie de trop près alors que j'avais l'avantage d'être un simple spectateur, ou plutôt un témoin, comme on aurait dit dans le langage judiciaire." (Patrick Modiano In Encre sympathique : roman.- Paris : Gallimard, 2019, p. 23).
"Il y a des blancs dans une vie, mais parfois ce qu'on appelle un refrain. Pendant des périodes plus ou moins longues, vous ne l'entendez pas et l'on croirait que vous avez oublié le refrain. Et puis, un jour, il revient à l'improviste quand vous êtes seul et que rien autour de vous ne peut vous distraire. Il revient, comme les paroles d'une chanson enfantine qui exerce encore son magnétisme." (Patrick Modiano In Encre sympathique : roman.- Paris : Gallimard, 2019, p. 48).
"Pour la première fois, ces souvenirs venaient la visiter, à la manière d'un maître chanteur dont vous êtes certain qu'il a perdu votre trace depuis longtemps et qui, un soir, frappe doucement à votre porte." (Patrick Modiano In Encre sympathique : roman.- Paris : Gallimard, 2019, p. 130).
"Des fragments de souvenirs se succédaient dans le désordre, et, ils appartenaient à la même période de sa vie." (Patrick Modiano In Encre sympathique : roman.- Paris : Gallimard, 2019, p. 134).
"C'était la première fois qu'elle faisait de tels efforts de mémoire. Et, soudain, un voile se déchirait, des souvenirs encore plus anciens remontaient lentement à la surface, liés à un paysage de neige, celui de son enfance, bien avant qu'elle ne change de prénom." (Patrick Modiano In Encre sympathique : roman.- Paris : Gallimard, 2019, p. 135).
"Le sol de la cour de récréation était noir, à cause du mâchefer. Et ce noir s'harmonisait bien avec l'écorce et les feuillages des platanes." (Patrick Modiano In Remise de peine.- Paris : Seuil, 09/1989, p. 29, Collection Points : Romans : 367).
"Il semble que ce qui vous pousse brusquement à la fugue, ce soit un jour de froid et de grisaille qui vous rend encore plus vive la solitude et vous fait sentir encore plus fort qu'un étau se resserre." (In Dora Bruder, Gallimard, 1996, Collection Folio, p. 57).
"Je voulais me faire réformer et, pourtant, il n'y avait pas de guerre. Simplement, la perspective de vivre une vie de caserne comme je l'avais déjà vécue dans les pensionnats de onze à dix-sept ans me paraissait insurmontable." (Patrick Modiano In Dora Bruder. Gallimard, 1996, Collection Folio, p. 96).
"D'ailleurs, depuis quelque temps, ses lectures s'étaient réduites à un seul auteur : Buffon. Il y trouvait beaucoup de réconfort grâce à la limpidité du style et il regrettait de n'avoir pas subi son influence : écrire des romans dont les personnages auraient été des animaux et même des arbres ou des fleurs." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 25).
"Apparemment, elle voulait en dire plus. C'était bientôt l'heure de la nuit où les maquillages se craquellent et où on se laisse aller au bord des confidences." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 55).
"Ecrire un livre, c'est aussi, pour lui, lancer des appels de phares ou des signaux de morse à l'intention de certaines personnes dont il ignorait ce qu'elles étaient devenues." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 70).
"Il avait décrit la scène avec exactitude et il savait que ce passage ne correspondait pas au reste du roman. C'était un morceau de réalité qu'il avait fait passer en fraude, l'un de ces messages personnels que l'on lance dans les petites annonces des journaux et qui ne peuvent être déchiffrés que par une seule personne." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 71).
"Il s'était aperçu que l'on rencontre en de très rares occasions une personne que l'on aurait voulu vraiment rencontrer. Deux ou trois fois dans une vie." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 75).
"Il ne faut jamais compter sur personne pour répondre à vos questions." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 83).
"Souvent au cinéma, il fermait les yeux. Les voix et la musique d'un film étaient pour lui plus suggestives que l'image." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 84).
"Il lui revenait à l'esprit une phrase du film de ce soir-là, dite d'une voix sourde, avant que la lumière ne se rallume, et il avait eu l'illusion que c'était lui-même qui la prononçait : "pour aller jusqu'à toi, quel drôle de chemin il m'a fallu prendre." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 84).
"Pourquoi des gens dont vous ne soupçonniez pas l'existence, que vous croisez une fois et que vous ne reverrez plus, jouent-ils, en coulisse, un rôle important dans votre vie ?" (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 92).
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