Patrick MODIANO (né en 1945) (24 citations).
"Des fragments de souvenirs se succédaient dans le désordre, et, ils appartenaient à la même période de sa vie." (Patrick Modiano In Encre sympathique : roman.- Paris : Gallimard, 09/2019, p. 134).
"Pour la première fois, ces souvenirs venaient la visiter, à la manière d'un maître chanteur dont vous êtes certain qu'il a perdu votre trace depuis longtemps et qui, un soir, frappe doucement à votre porte." (Patrick Modiano In Encre sympathique : roman.- Paris : Gallimard, 09/2019, p. 130).
"C'était la première fois qu'elle faisait de tels efforts de mémoire. Et, soudain, un voile se déchirait, des souvenirs encore plus anciens remontaient lentement à la surface, liés à un paysage de neige, celui de son enfance, bien avant qu'elle ne change de prénom." (Patrick Modiano In Encre sympathique : roman.- Paris : Gallimard, 09/2019, p. 135).
"Le sol de la cour de récréation était noir, à cause du mâchefer. Et ce noir s'harmonisait bien avec l'écorce et les feuillages des platanes." (Patrick Modiano In Remise de peine.- Paris : Seuil, 09/1989, p. 29, Collection Points : Romans : 367).
"Dans le crépuscule, la façade et les deux pavillons en saillie du château prenaient un aspect sinistre et nous faisaient battre le cœur, à mon frère et moi." (Patrick Modiano In Remise de peine.- Paris : Seuil, 09/1989, pp. 42-43, Collection Points : Romans : 367).
"Mon père nous avait raconté qu'au cours d'un combat aérien de la première guerre, il s'était brûlé le visage et qu'il dissimulait cette brûlure en recouvrant sa peau d'un fard de couleur ocre. Dans ce hall, à la clarté des bougies et du feu de bois, le visage devait être inquiétant. Mais je verrais enfin ce que j'essayais de voir derrière le sourire et les yeux clairs d'Annie : une tête brulée." (Patrick Modiano In Remise de peine.- Paris : Seuil, 09/1989, p. 53, Collection Points : Romans : 367).
"Ils venaient, chacun à leur tour, sonner à la porte. Je voyais bien leurs visages, sous la lumière vive de l'ampoule du perron. Certains se sont gravés dans ma mémoire pour toujours. Et je m'étonne que les policiers ne m'aient pas interrogé : pourtant les enfants regardent. Ils écoutent aussi." (Patrick Modiano In Remise de peine.- Paris : Seuil, 09/1989, p. 78, Collection Points : Romans : 367).
"J'avais découvert qu'il pleuvait un jour sur deux et je pouvais prévoir le temps. Je tombais toujours juste." (Patrick Modiano In Remise de peine.- Paris : Seuil, 09/1989, p. 92, Collection Points : Romans : 367).
"Il valait mieux, au fond, que cette fille soit là, sinon nous aurions parlé, Jean D. et moi. Ce n'était pas facile, je l'ai lu dans son regard. Aux premiers mots, nous aurions été comme les pantins des stands de tir qui s'écroulent quand la balle a frappé le point sensible." (Patrick Modiano In Remise de peine.- Paris : Seuil, 09/1989, pp. 101-102, Collection Points : Romans : 367).
"Nous suivions les quais de la Seine, comme d'habitude. Nous nous étions arrêtés, un moment sur la berge, du côté de Neuilly et de l'île de Puteaux. Nous regardions, du haut des escaliers de bois qui donnaient accès à des pontons aux couleurs claires, les villas flottantes et les péniches transformées en appartements." (Patrick Modiano In Remise de peine.- Paris : Seuil, 09/1989, pp. 138-139, Collection Points : Romans : 367).
"On avait imposé des étoiles jaunes à des enfants aux noms polonais, russes, roumains, et qui étaient si parisiens qu'ils se confondaient avec les façades des immeubles, les trottoirs, les infinies nuances de gris qui n'existent qu'à Paris." (Patrick Modiano In Dora Bruder, Gallimard, 1996, Collection Folio, p. 138).
"En écrivant ce livre, je lance des appels, comme des signaux de phare dont je doute malheureusement qu'ils puissent éclairer la nuit. Mais j'espère toujours." (Patrick Modiano In Dora Bruder, Gallimard, 1996, Collection Folio, p. 42).
"Il semble que ce qui vous pousse brusquement à la fugue, ce soit un jour de froid et de grisaille qui vous rend encore plus vive la solitude et vous fait sentir encore plus fort qu'un étau se resserre." (In Dora Bruder, Gallimard, 1996, Collection Folio, p. 57).
"Je voulais me faire réformer et, pourtant, il n'y avait pas de guerre. Simplement, la perspective de vivre une vie de caserne comme je l'avais déjà vécue dans les pensionnats de onze à dix-sept ans me paraissait insurmontable." (Patrick Modiano In Dora Bruder. Gallimard, 1996, Collection Folio, p. 96).
"On avait imposé des étoiles jaunes à des enfants aux noms polonais, russes, roumains, et qui étaient si parisiens qu'ils se confondaient avec les façades des immeubles, les trottoirs, les infinies nuances de gris qui n'existent qu'à Paris." (Patrick Modiano In Dora Bruder, Gallimard, 1996, Collection Folio, p. 138).
"Apparemment, elle voulait en dire plus. C'était bientôt l'heure de la nuit où les maquillages se craquellent et où on se laisse aller au bord des confidences." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 55).
"Ecrire un livre, c'est aussi, pour lui, lancer des appels de phares ou des signaux de morse à l'intention de certaines personnes dont il ignorait ce qu'elles étaient devenues." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 70).
"Il avait décrit la scène avec exactitude et il savait que ce passage ne correspondait pas au reste du roman. C'était un morceau de réalité qu'il avait fait passer en fraude, l'un de ces messages personnels que l'on lance dans les petites annonces des journaux et qui ne peuvent être déchiffrés que par une seule personne." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 71).
"Il s'était aperçu que l'on rencontre en de très rares occasions une personne que l'on aurait voulu vraiment rencontrer. Deux ou trois fois dans une vie." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 75).
"Il ne faut jamais compter sur personne pour répondre à vos questions." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 83).
"Souvent au cinéma, il fermait les yeux. Les voix et la musique d'un film étaient pour lui plus suggestives que l'image." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 84).
"Il lui revenait à l'esprit une phrase du film de ce soir-là, dite d'une voix sourde, avant que la lumière ne se rallume, et il avait eu l'illusion que c'était lui-même qui la prononçait : "pour aller jusqu'à toi, quel drôle de chemin il m'a fallu prendre." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 84).
"Pourquoi des gens dont vous ne soupçonniez pas l'existence, que vous croisez une fois et que vous ne reverrez plus, jouent-ils, en coulisse, un rôle important dans votre vie ?" (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 92).
"Il avait souvent rêvé, au creux de certains après-midi de solitude, que le téléphone sonnerait et qu'une voix douce lui donnerait rendez-vous. Il se rappelait le titre d'un roman qu'il avait lu : Le temps des rencontres. Peut-être ce temps-là n'était-il pas encore fini pour lui." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 14).
"D'ailleurs, depuis quelque temps, ses lectures s'étaient réduites à un seul auteur : Buffon. Il y trouvait beaucoup de réconfort grâce à la limpidité du style et il regrettait de n'avoir pas subi son influence : écrire des romans dont les personnages auraient été des animaux et même des arbres ou des fleurs." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 25).
"D'ailleurs, depuis quelque temps, ses lectures s'étaient réduites à un seul auteur : Buffon. Il y trouvait beaucoup de réconfort grâce à la limpidité du style et il regrettait de n'avoir pas subi son influence : écrire des romans dont les personnages auraient été des animaux et même des arbres ou des fleurs." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 25).
"Apparemment, elle voulait en dire plus. C'était bientôt l'heure de la nuit où les maquillages se craquellent et où on se laisse aller au bord des confidences." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 55).
"Ecrire un livre, c'est aussi, pour lui, lancer des appels de phares ou des signaux de morse à l'intention de certaines personnes dont il ignorait ce qu'elles étaient devenues." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 70).
"Il avait décrit la scène avec exactitude et il savait que ce passage ne correspondait pas au reste du roman. C'était un morceau de réalité qu'il avait fait passer en fraude, l'un de ces messages personnels que l'on lance dans les petites annonces des journaux et qui ne peuvent être déchiffrés que par une seule personne." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 71).
"Il s'était aperçu que l'on rencontre en de très rares occasions une personne que l'on aurait voulu vraiment rencontrer. Deux ou trois fois dans une vie." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 75).
"Il ne faut jamais compter sur personne pour répondre à vos questions." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 83).
"Souvent au cinéma, il fermait les yeux. Les voix et la musique d'un film étaient pour lui plus suggestives que l'image." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 84).
"Il lui revenait à l'esprit une phrase du film de ce soir-là, dite d'une voix sourde, avant que la lumière ne se rallume, et il avait eu l'illusion que c'était lui-même qui la prononçait : "pour aller jusqu'à toi, quel drôle de chemin il m'a fallu prendre." (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 84).
"Pourquoi des gens dont vous ne soupçonniez pas l'existence, que vous croisez une fois et que vous ne reverrez plus, jouent-ils, en coulisse, un rôle important dans votre vie ?" (In Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier : roman. Gallimard, 2014, p. 92).
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