Olivier ADAM (né en 1974) (83 citations).


© Jérôme Mars / JDD / Sipa

Citations d'Olivier Adam. Article publié le 01/11/2014 à 17H45 et mis à jour le 10/01/2024 à 15H45.
Conseils de lecture des romans d'Olivier Adam :  La Messe anniversaireLes Roches rouges.

"Depuis toujours cette femme l'émouvait, lui tordait le cœur et il ne pouvait rien contre ça. Le temps avait beau passer, rien n'altérait le trouble ni la tendresse qui l'étreignaient quand il la regardait." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 192).

"Le Doc m'a dit : "Il faut vous soigner, vous êtes au bord de la rupture, mon jeune ami."
J'ai réfléchi à cette phrase, j'ai pensé à ce qui en moi allait rompre, céder. Aux digues qui allaient s'effondrer, aux retenues, aux murs qui s'abattraient." (Olivier Adam In La messe anniversaire.- Paris ; L'école des Loisirs, 2016, p. 46, Médium Poche).

"[...] Elle n'existe plus que dans nos têtes, dans nos souvenirs et dans nos larmes. Pour le reste elle est perdue. Nous sommes sa seule mémoire." (Olivier Adam In La messe anniversaire.- Paris ; L'école des Loisirs, 2016, p. 147, Médium Poche).

"La mer, c'était la première fois que je la voyais. Et tout de suite, j'ai réalisé que ça m'avait manqué." (Olivier Adam In Les roches rouges : roman.- Paris : Robert Laffont, 05/2020, p. 102).

"Tout le monde la regarde. Sa beauté est comme un aimant." (Olivier Adam In Les roches rouges : roman.- Paris : Robert Laffont, 05/2020, p. 147).

"En matière de littérature, le succès, l'échec, tout cela lui semblait relever en partie du malentendu, de l'air du temps ou de circonstances." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 17).

"A l'occasion, on pourrait lui conseiller de se faire examiner les oreilles. Produire une musique aussi abominable ne pouvait être que le fait d'un sourd." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 36).

"Qu'ils soient devenus ce couple standard la déprimait. Il lui semblait que rien jamais ne pouvait nous détourner des clichés qui menaçaient de nous réduire. Nous étions si prévisibles. Tout autant que nous étions." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, pp. 39-40).

"Son cerveau bourdonnait, il lui semblait inaccessible, encombré." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 93).

"C'étaient les grandes marées. La mer s'était retirée si loin qu'elle laissait à nu des récifs inconnus, des îlots secrets, des chaînes rocheuses insoupçonnées, des marais herbeux, des étendues vaseuses." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 97).

"La grêle avait cessé. Au milieu des nuages anthracite chargés d'électricité, un soleil acide repeignait les champs, faisait scintiller les vaches, séchait les moutons, réchauffait les grands squelettes des arbres presque nus." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, pp. 109-110).

"C'était quoi cette vie soudain ? Plus rien ne ressemblait à rien. Il lui semblait que le cours des choses venait de dévier violemment et de prendre une direction absurde." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 111).

"Ces lieux n'avaient plus rien à lui apprendre, se disait-il. Tout lui paraissait soudain trop petit et immuable, tandis qu'à Paris et autour de la ville, en ses orées gigantesques, tout affluait, refluait, irriguait de mouvements incessants, de populations diverses, d'idées, de migrations sociales, de mutations urbanistiques, tout se concentrait et lui offrirait, pensait-il, un territoire à explorer, auquel se confronter de nouveau." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 116).

"Comme toujours il redoutait la confrontation, d'avoir à hausser le ton, d'en faire trop ou pas assez." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 141).

"Il avait pendant des années encouragé des jeunes lecteurs à désobéir, vivre à toute allure, envoyer chier les adultes, ne se fier qu'à l'amour et à l'intensité, à la vitesse et aux émotions fortes." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 149).

"C'était ça, la vie. Des emmerdes, des deuils, des amitiés brisées, des secrets, des mensonges, des enfants qui partaient en vrille, des pépins de santé, des hauts, des bas, le grand manège, du grand n'importe quoi. Et il fallait s'en contenter. La regarder bien en face, telle qu'elle était, et s'y mouvoir debout." (Olivier Adam In Une partie de Badminton : roman.- Paris : Flammarion, 08/2019, p. 185).

"Je me demande souvent ce qu'ils me trouvent. Je me le demande en toutes circonstances, d'ailleurs. Envers tous et chacun. Tous ceux qui un jour ont eu la délicatesse de se pencher sur mon cas, de m'accueillir dans leur vie. D'y aménager une place." (Olivier Adam In Chanson de la ville silencieuse : roman.- Paris : Flammarion, 01/2018, p. 23).

"Aujourd'hui, j'ai la sensation d'avoir grandi sans parents, dans le giron d'adultes absents -mais à l'époque, rien de tout cela ne me troublait je crois." (Olivier Adam In Chanson de la ville silencieuse : roman.- Paris : Flammarion, 01/2018, p. 60).

"Il était sorti de ma vie mais c'était comme s'il n'y était jamais entré." (Olivier Adam In Chanson de la ville silencieuse : roman.- Paris : Flammarion, 01/2018, p. 89).

"La foule m'oppresse. L'agitation m'inquiète. Les cris. Les effusions. L'enivrement général. J'ai toujours été mal à l'aise dans les fêtes. Les grandes assemblées. Les rues bondées. Partout je cherche un passage dérobé. Un itinéraire secret." (Olivier Adam In Chanson de la ville silencieuse : roman.- Paris : Flammarion, 01/2018, p. 91).

"On parle des vacances. Qu'elles soient dans deux semaines ou, dans six mois, ça revient toujours, comme on parlerait de s'évader, comme on attendrait la sortie en prison, comme la quille au service militaire." (Olivier Adam In A l'Ouest. Ed. de l'Olivier, 2001, p. 36).

"La rue Saint-André-des-Arts est une fourmilière. Ceux qui l'empruntent vont d'un trottoir à un autre, comme pris dans un tangage sans fin et aléatoire." (Olivier Adam In A l'Ouest. Ed. de l'Olivier, 2001, p. 77).

"La mémoire est la chose la moins fiable qui soit. Surtout la mienne." (Olivier Adam In La renverse : roman. Paris : Flammarion, 01/2016, p. 29).

"Je peux parfaitement me remémorer la sensation que j'avais alors que chez nous rien ne vivait vraiment, que nous étions plongés dans un songe appauvri, une pantomime désincarnée, quand partout ailleurs la vie vibrait, les cœurs battaient, les mots et les sentiments circulaient ." (Olivier Adam In La renverse. Paris : Flammarion, 2016, p. 66).

"Quand nous nous croisions dans la rue, son regard me transperçait pour poursuivre au-delà, me réduisant à ce que j'étais. Un être transparent. Une quantité négligeable." (In La renverse. Paris : Flammarion, 2016, p. 80).

"Contrairement à Jacques, je ne me sentais pas en mission. Je n'avais pas la prétention d’œuvrer pour le bien de l'humanité, ni de mener un combat crucial contre la connerie et l'inculture." (In La renverse : roman. Paris : Flammarion, 01/2016, p. 121-122).

"Camille avait raison : je n'étais déjà plus là. Avant même de prendre la fuite, j'étais déjà ailleurs." (In La renverse : roman. Paris : Flammarion, 01/2016, p. 139).

"Elle tenait la dissimulation en horreur, et disait les choses telles qu'elle les ressentait, au moment où elle les ressentait. Même si ça tombait de nulle part. Même si ça contredisait ce qu'elle avait déclaré deux minutes plus tôt." (Olivier Adam In La renverse : roman. Paris : Flammarion, 01/2016, p. 145).


"Avec elle, j'étais toujours à contretemps, en retard d'un train, d'un silence, d'un mot, d'un mystère, d'une humeur. A peine avais-je cru cerner sa disposition du moment qu'elle en changeait." (In La renverse : roman. Paris : Flammarion, 01/2016, p. 145).

"La vie recommençait mais c'était une vie plus désincarnée encore qu'elle ne l'avait jamais été, une vie sur pilotage automatique." (In La renverse : roman. Paris : Flammarion, 01/2016, p. 162).

"C'était ça, grandir auprès de mes parents. C'était n'être jamais à la hauteur. Etre soupçonné de ne pas penser suffisamment dès lors qu'on ne pensait pas comme eux." (Olivier Adam In La renverse. Paris : Flammarion, 2016, p. 217).

"J'avais tant à rattraper. Une vie entière, me semblait-il. Cette vie dont, aussi loin qu'il m'en souvienne, je m'étais absenté." (In La renverse : roman. Paris : Flammarion, 01/2016, p. 267).

"[...] Vu de près, pris dans le cours ordinaire, on ne voit rien de sa propre vie. Pour la saisir il faut s'en extraire, exécuter un léger pas de côté." (In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, pp. 15-16).

"Dans ces moments, je sentais combien j'étais apte à la dérive, je voyais se matérialiser sous mes yeux le réseau serré de fils que j'avais tissé pour me tenir à la surface, la succession de tâches professionnelles, sociales, amoureuses, domestiques qui me donnaient une contenance, un emploi, oui je voyais clairement l'ampleur de la construction, la grossièreté de l'artifice, la part de comédie." (In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 28).

"L'homme est sur la défensive ou bien très las, ne répond qu'en petits mots suffocants, des grognements sourds et rauques qui peinent à sortir de sa gorge, à croire que chacun d'eux le blesse, écorche sa bouche et ses lèvres." (In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 32).

"J'étais plongée dans un de ces rêves atroces où l'on est seul à se débattre dans un monde absurde, où personne ne comprend les mots que l'on prononce, ni n'a l'air de savoir qui l'on est et de quoi l'on parle." (In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, pp. 43-44).


"Ils avaient vite compris que je n'étais pas des leurs, ils me jugeaient distante, timide, effacée, coincée, mais ça ne me dérangeait pas, j'étais au travail pour le travail, et la vraie vie était ailleurs, croyais-je. [...]. J'ai longtemps cru ces deux aspects de ma vie étanches, j'ai longtemps pensé qu'ils n'avaient aucune incidence l'un sur l'autre. [...]. Je me trompais, personne ne reste longtemps à la fois dehors et dedans. [...]. Ma vie ne formait qu'un même ensemble, pas de compartiments, aucun espace préservé." (Olivier Adam In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, pp. 44-45).

"J'aurais voulu trouver le sommeil mais ça ne servait à rien d'y penser je le savais bien, il y avait si longtemps qu'il me fuyait [...]." (Olivier Adam In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 56).

"Mes parents étaient ainsi, et Clara leur ressemblait, obsédés par les apparences, terrifiés par tout ce qui dépasse ou dépare, par le qu'en dira-t-on, le jugement." (Olivier Adam In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 58).

"Si j'ai appris quelque chose du monde de l'entreprise, et du travail en général, c'est qu'on y tolère mal les faibles, que toute faille doit y être camouflée, toute fragilité niée, toute fatigue combattue et oubliée, qu'une part non négligeable de nous-mêmes doit être laissée au vestiaire, comme un costume qu'on ne renfilerait qu'une fois le soir venu." (Olivier Adam In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 99).

"Nous avions eu beau vivre sous le même toit, nous n'avions pas vécu la même enfance. La différence d'âge y était pour beaucoup mais elle n'expliquait pas tout, souvent entre frères et soeurs les versions, les ressentis divergent, c'est parfois spectaculaire au point d'en devenir incompréhensible." (Olivier Adam In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 118).

"Je m'étais fourvoyée, adoptant ce que Nathan avait coutume d'appeler une stratégie d'autodéfense, tous ces trucs qu'on s'invente pour justifier ses non-choix, ses renoncements obligés et les rendre supportables." (Olivier Adam In Le cœur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 127).

"Je n'ai pas perdu d'enfant, moi. Non. J'ai juste perdu mon frère et l'enfant que j'étais auprès de lui. Je me suis perdue et, sans lui désormais, il me semble que je ne me retrouverai jamais, que je suis condamnée à errer loin de moi jusqu'à la fin de nos jours." (In Le coeur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 139).

"Je pense aussi à mes propres enfants, à leur capacité innée à se fondre, en toute confiance, dans le flot commun, à y trouver leur place, à s'y imposer, à ne pas s'y perdre. Comme si pour eux la vie, le monde qui les entoure allaient de soi. Comme s'ils n'en saisissaient pas la part précaire, construite, absurde." (In Le coeur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 140).

"En la regardant j'ai admiré sa capacité à se fondre dans tous les décors, à se sentir à l'aise en toutes circonstances." (In Le coeur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, p. 180).

"Je m'étais tellement trompée. Sur tout. Sur chacun. Sur moi. Toutes ces années, je m'étais tellement échinée à me perdre, à me fondre dans le décor, à me noyer dans la masse. Je m'étais noyée tout court." (In Le coeur régulier, Ed. de l'Olivier, 2010, dernière phrase).

"C'est le problème avec la vie, a pensé Antoine. La nôtre est toujours trop étriquée, et celle à laquelle on voudrait prétendre est trop grande pour simplement se la figurer". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 15).

"Ce n'est pas qu'elles ne s'aiment pas toutes les deux mais elles ne trouvent jamais rien à se dire. Et quand par hasard quelque chose leur vient ça tombe à côté. On dirait qu'elles ne sont pas sur la même fréquence. Qu'elles ne parlent pas de la même vie ni du même monde." (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 29).

"Il ne voulait plus venir ici. Parce qu'il ne supportait plus la brûlure des choses enfuies. Cette douleur de tout savoir passé et irrémédiable. Perdu et sans retour. Il avait peur de ne rien pouvoir regarder sans sentir les larmes venir et le cœur se serrer jusqu'à l'étouffer". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 45).


"Ces temps-ci les pensées l'assaillent sans jamais la lâcher, lui tournent autour comme des moustiques insupportables, dont le bruit minuscule semble saturer le silence en pleine nuit, le résumer". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 78).

"Elle a toujours tendance à s'étonner de la froideur des gens, de leur réserve, de leur solidité, du peu d'affect qu'ils laissent transparaître". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 157).

"Au fond elle est comme Léa. Toujours surprise qu'on puisse se remettre de quoi que ce soit. Et un peu scandalisée aussi, parfois." (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 157).

"Depuis des années il ne l'avait pas vue d'aussi près. Ca lui a fait quelque chose il ne peut pas mentir. Quelque chose comme un regret même si ça ne sert jamais à rien de repenser aux chemins qu'on a pas pris, aux occasions qu'on a pas saisies. (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 164).

"Il ne supporte pas l'idée de leur faire du mal. Qu'ils puissent souffrir d'une manière ou d'une autre. Etre tristes ou anxieux ou ce que vous voudrez. Avec les années il a fini par comprendre que c'était juste impossible. Qu'on ne pouvait pas les préserver de tout. Que ça n'était même pas de notre ressort. Ils sont adolescents maintenant. Se faire du mal ils y arrivent très bien tout seuls". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 164).


"Toute la soirée sur leur Facebook, leurs messageries instantanées. A s'envoyer des textos. Comme si ça allait les tuer de perdre trois secondes le contact avec leurs potes. Comme si une fois à la maison ils étaient comme en prison, empêchés de vivre leur vraie vie". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 172).

"Pour un peu il s'y serait presque résolu. C'est ce que font la plupart des gens, d'ailleurs. Regarder l'amour s'amenuiser et ne plus être qu'un vague souvenir. Et continuer malgré tout parce que ça va. Parce qu'on est de bons partenaires. Des colocataires agréables. De bons amis. De bons parents. Une bonne équipe. Mais au final peut-être qu'il n'arrive pas à s'y résoudre. Même si c'est un peu immature. Et qu'il découvre l'eau-tiède". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 175).

"Il sait ce qu'elle pensait. Qu'il mettait des grands mots sur une toute petite réalité. La lâcheté typique du mec qui hésite à plaquer ce qu'il connaît, même s'il doit avouer que ça ne le satisfait pas tout à fait, pour plonger dans l'inconnu". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 177).

"Des fois il se demande pourquoi ils ne sont pas foutus de vivre une vie normale. Elle, lui, les autres. Il passe sa vie à y songer. Et le peu de fois où il se pose dans quelque chose qui y ressemble il fait tout foirer. Comme s'il se sentait trop à l'étroit. Qu'il ne rentrait pas dedans." (In Peine perdue : roman, Paris : Flammarion, 2014, p. 185).

"La nostalgie est pour lui comme une écharde dans le poumon, elle le sait. Il n'a jamais bien supporté que les choses puissent s'achever." (In Peine perdue : roman, Paris : Flammarion, 2014, p. 218).

"Envisager la vie sans elle lui est tout bonnement impossible. Il n'a jamais su ce que c'était. Avant elle il n'était pas là. C'est ce qu'il dit souvent. Qu'elle l'a fait naître." (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 219).

"Elle l'a aimé profondément. Trop peut-être. Il était dévorant, toxique. Il lui était indispensable. Elle ne faisait rien sans penser à ce qu'il en dirait. Se fiait à ses jugements. Voulait qu'il soit fier d'elle. Tout le temps. En toutes circonstances. Elle voulait être à ses yeux irréprochable. Elle a mis du temps à comprendre qu'elle ne pouvait continuer à vivre dans son regard. Qu'il lui fallait s'éloigner. Se détacher un peu". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 221).

"Elle ne fait mystère de rien. Elle dit les choses comme elles sont. Avec des mots simples, directs, sans fard. Elle lui pose des questions sur le même ton. Et comment dire, elle le fait tellement sans jugement ni malice, elle va tellement à l'essentiel qu'il y répond." (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 269).

"On ne passe pas sa vie devant un miroir. Des fois on n'a aucune conscience de l'effet qu'on fait aux autres". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 394).

"Qu'est-ce qui le pousse depuis toujours à faire un pas de côté ? Et le mauvais de préférence ? A croire qu'au fond de lui il y a comme un goût pour le ratage. Comme si on avait bousillé un circuit à la base et que ça lui brouillait l'esprit à la moindre occasion". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 400).

"C'est comme ça. Le bonheur donne des forces. C'est comme les épinards". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 409).

"Des fois il ne sait pas trop ce qui se passe dans la tête de Jeff mais il y a des sujets qu'on aborde, des phrases qu'on prononce et qui ont le pouvoir de le mettre en pièces immédiatement". (In Peine perdue, Flammarion, 2014, p. 413).

"Je me demande parfois si tout ce que j'ai oublié s'est logé quelque part. Si tous ces événements, ces mots, ces sensations, ces gestes accumulés me constituent un peu, me font une manière de socle, ou bien si j'ai grandi sur du vide, un sol qui se dérobe." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 30).

"Une tristesse nimbée de brume, comme un novembre interminable, nous congelait de l'intérieur et ma gorge se serrait sans savoir pourquoi." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 36).

"La maison sentait le détergent, la lumière y entrait froide et crue, et le silence y faisait un bruit menaçant." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 37).

"Je me dis parfois que le passé est une fiction, qu'on peut en faire table rase, qu'on peut bâtir sur des ruines, et vivre sans fondations. Il m'arrive aussi de penser le contraire." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 49).

"Depuis toujours, depuis le début je crois, nous partageons cela avec Claire. Cette vision lucide, et terrifiée de tout ce qui s'enfuit. De ce qui naissant commence à mourir ou menace de disparaître." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 49).

"Tout a glissé sur moi comme la pluie sur une vitre." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 53).

"J'ai passé plusieurs heures ainsi dans le silence absolu, immobile, et je crois qu'au fond, si je ne pleurais pas, c'est que les larmes m'inondaient à l'intérieur, noyaient mes organes, mon coeur, mon sang, mes viscères, mes poumons, jusqu'à me rendre liquide et pluvieux." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 56).

"On ne sait jamais rien de ce qui se noue entre les êtres, eux-mêmes souvent l'ignorent et le découvrent en se perdant." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 73).

"Elle se réfugiait dans ses bras et il la serrait comme on serre la seule chose qui nous retienne ici-bas." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 89).

"Elle m'entraînait dans des cinémas où l'on passait des films étrangers dont j'ignorais qu'ils pussent seulement exister, la plupart d'entre eux étaient infiniment tristes, merveilleusement lents, mélancoliques et désespérés." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 162).

"Je ne peux que constater que ni l'une ni l'autre ne tenaient à moi, quand moi j'aurais passé ma vie à tenir aux autres, à m'y accrocher même quand ils n'auront été que des planches savonneuses, des équipiers douteux, des comparses peu fiables, incertains." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 178).

"Je ne sais plus pourquoi Claire avait songé à Lisbonne, peut-être à cause de Pessoa. La sortie de mon second roman, le silence qui l'accompagnait me tenaient la tête sous l'eau et je crois qu'il s'agissait dans son esprit d'un genre de voyage de la dernière chance." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 182).

"J'étais au bord de la folie en vérité, dans une alternance d'exaltation et d'abattement qui n'avait jamais connu de pareilles proportions." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 183).

"Je n'ai jamais compris ce qu'on entendait par là, ce qui faisait des liens familiaux des liens si différents des autres qu'on ne puisse les rompre quand tout y menait, quand on finissait par les trouver trop lâches ou étouffants." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 192).

"Contrairement à ma mère, mon père a déserté mes rêves, comme il avait déserté ma vie." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 202).

"Je sais que rien n'est fiable, que tout se défait, se fissure et se brise, que tout fane et que tout meurt." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 204).

"La vie abîme les vivants et personne jamais, ne recolle les morceaux, ni ne les ramasse." (In Falaises, Ed. de l'Olivier, 2005, p. 204).

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