Marguerite DURAS (1914 - 1996) (14 citations).



Citations de Marguerite Duras. Article mis à jour le : 29/12/2023.

"En 1945-46, à la mort des tickets d'alimentation, toute la France se réveille affamée d'une viande, d'une seule, qui était devenue le symbole de la viande libre. La daube faisait penser aux Allemands, le pot-au-feu à la devise du maréchal, le plat de côtes aux vaches maigres, le beefsteak, lui, était gaulliste. En quelques mois, la demande de beefsteak tripla par rapport aux chiffres d'avant-guerre. Depuis, elle n'a fait qu'augmenter et c'est là, aujourd'hui, le vrai martyre de La Villette qui cherche, depuis dix ans, le moyen de transformer à cent pour cent le bœuf en steak." (Marguerite Duras In Outside ; papiers d'un jour. Paris : Albin Michel, 1981, p. 51, Texte Le Sang bleu de La Villette, réédition d'un article paru en 1957 In France-Observateur, Collection Illustrations).

"On peut donc dire de Georges Bataille qu'il n'écrit pas du tout puisqu'il écrit contre le langage. Il invente comment on peut ne pas écrire tout en écrivant. Il nous désapprend la littérature." (Marguerite Duras In Outside ; papiers d'un jour. Paris : Albin Michel, 1981, p. 34, Collection Illustrations).

"Bien sûr, le vocabulaire est atroce. Les échaudoirs, c'est là que les bêtes sont "refroidies". Au bœuf refroidi, on offre un "corbillard". A La Villette, Jacques Prévert trouverait son compte. Aux échaudoirs c'est plutôt le boucher en gros ." (Marguerite Duras In Outside ; papiers d'un jour. Paris : Albin Michel, 1981, p. 49, Texte Le Sang bleu de La Villette, réédition d'un article paru en 1957 In France-Observateur, Collection Illustrations).

"En un siècle et demi, un double renversement des tendances a bouleversé le marché français de la viande. A l'abattage dispersé, libéral, de l'Ancien Régime, le Premier Empire centralisateur fait succéder le régime des abattoirs municipaux -Napoléon 1er en fonde cinq à Paris. Durant tout le dix-neuvième siècle, le mouvement de concentration se précise. En 1867, Napoléon supprime les cinq abattoirs parisiens et les remplace par La Villette." (Marguerite Duras In Outside ; papiers d'un jour. Paris : Albin Michel, 1981, p. 52, Texte Le Sang bleu de La Villette, réédition d'un article paru en 1957 In France-Observateur, Collection Illustrations).

"Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n'est pas possible, on ne peut pas les supporter." (Marguerite Duras Citée par Marie Darrieussecq en exergue In Il faut beaucoup aimer les hommes. Paris : POL, 2013,  (Folio).

"Se trouver dans un trou, au fond d'un trou, dans une solitude quasi totale et découvrir que seule l'écriture vous sauvera." (In Ecrire. Paris : Gallimard, 08/2010, (Folio), p. 20).

"Dans la nuit, imaginer Duras dans son lit en train de dormir seule dans une maison de quatre cents mètres carrés. Quand j'allais jusqu'au bout de la maison, là-bas, vers la "petite maison", j'avais peur de l'espace comme d'un piège. Je peux dire que tous les soirs j'avais peur. Et pourtant je n'ai jamais fait un geste pour que quelqu'un vienne habiter là." (Marguerite Duras In Ecrire. Paris : Gallimard, 08/2010, (Folio), p. 26).

"Quand il y avait du monde j'étais à la fois moins seule et plus abandonnée." (In Ecrire. Paris : Gallimard, 08/2010, (Folio), p. 26).

"Il y a encore des générations mortes qui font des livres pudibonds. Même des jeunes : des livres charmants, sans prolongement aucun, sans nuit. Sans silence. Autrement dit : sans véritable auteur." (Marguerite Duras In Ecrire. Paris : Gallimard, 08/2010, (Folio), p. 34).

"Je ne sais pas ce que c'est un livre. Personne ne le sait. Mais on sait quand il y en a un. Et quand il n'y a rien, on le sait comme on sait qu'on est, pas encore mort." (In Ecrire. Paris : Gallimard, 08/2010, (Folio), p. 34).

"Les grandes lectures de ma vie, celles de moi seule, c'est celles écrites par des hommes. C'est Michelet. Michelet et encore Michelet, jusqu'aux larmes. [...]. C'est Saint-Just, Stendhal, et bizarrement ce n'est pas Balzac." (Marguerite Duras In Ecrire. Paris : Gallimard, 08/2010, (Folio), p. 35).

"Moi je ressemble à tout le monde. Je crois que jamais personne ne s'est retourné sur moi dans la rue. Je suis la banalité. Le triomphe de la banalité." (In Ecrire. Paris : Gallimard, 08/2010, (Folio), p. 37).

"Ne pleurer jamais, c'est ne pas vivre." (In Ecrire. Paris : Gallimard, 08/2010, (Folio), p. 51).

"Si on savait quelque chose de ce qu'on va écrire, avant de le faire, avant d'écrire, on n'écrirait jamais. Ce ne serait pas la peine." (In Ecrire. Paris : Gallimard, 08/2010, (Folio), p. 53).

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